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Dans ses États, à tout ce qui respire
Un souverain prétend donner la loi ;
C’est le contraire en mon empire ;
Le sujet règne sur son roi.
Diviser pour régner, la maxime est ancienne ;
Elle fut d’un tyran : ce n’est donc pas la mienne.
Vous unir est mon vœu : j’aime la liberté ;
Et si j’ai quelque volonté,
C’est que chacun fasse la sienne.
Amis, qui composez ma cour,
Au dieu du vin rendez hommage :
Rendez hommage au dieu d’amour :
Aimez et buvez tour à tour,
Buvez pour aimer davantage.
Que j’entende, au gré du désir,
Et les éclats de l’allégresse,
- ↑ Grimm rapporte (15 janvier 1770) que, dans un dîner où il se trouvait avec Diderot : « la royauté étant tombée en partage à ce dernier, il n’a pas voulu laisser languir ses sujets ; il a publié ses lois successivement pendant qu’on était à table ; de sorte qu’avant de sortir et de déposer son sceptre, tous les devoirs de législation se trouvèrent remplis par l’impromptu qu’il appela le Code Denis. »