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Les poésies de Diderot ont été, plus encore que ses autres œuvres, inconnues de ses contemporains. Naigeon, en rassemblant les écrits de son maître, les avait laissées de côté pour s’en tenir à la seule pièce les Éleuthéromanes, qu’il ne pouvait d’ailleurs négliger, toute fraîche qu’elle venait d’être imprimée par la Décade philosophique. Depuis Naigeon, ce lot s’est accru de plusieurs morceaux insérés par Auguis dans les Révélations indiscrètes du xviiie siècle, Guitel, 1814, in-18 ; d’autres, qu’a exhumés la Correspondance de Grimm (1813); enfin, de ceux qui furent insérés dans le Supplément de l’édition Belin (1819). Les parties nouvelles que nous ajoutons proviennent non-seulement de la Bibliothèque de l’Ermitage, mais aussi d’une copie de ces poésies faite au siècle dernier et qui est en notre possession. Cette copie nous a permis de compléter la pièce intitulée : La Poste de Königsberg à Memel, et nous a fourni, outre des variantes, plusieurs morceaux inconnus, entre autres l’Hymne à l’Amitié. Il nous semble que Diderot, comme poëte, pourra maintenant être mieux apprécié que par les quelques vers de circonstance qui ont longtemps seuls composé son bagage poétique.

Nous sommes d’ailleurs convaincu qu’il reste à découvrir d’autres poésies de Diderot, et nous engageons les chercheurs à s’intéresser à cette découverte.

Le petit nombre de ces morceaux nous a fait penser que l’ordre chronologique, impossible à bien établir du reste, n’était pas aussi nécessaire ici qu’ailleurs ; nous nous sommes donc attaché plutôt à les rapprocher d’après le caractère des sujets traités et leur importance.