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nuisent-ils à l’agriculture, au commerce et à l’industrie ? Serait-il avantageux aux propriétaires et à l’État d’en former un impôt unique et territorial ? Y a-t-il quelques moyens prompts et sûrs de répartir cet impôt unique, proportionnellement à la valeur des fonds ? Tant que je n’aurai point entendu notre Napolitain[1] discuter cette matière, je n’en saurai que penser. En attendant, je me contenterai de dire que l’ouvrage de M. de Lormes est écrit simplement, naturellement, sans passion et sans amertume, comme doit faire tout bon citoyen qui aime la vérité et qui la cherche. L’auteur né philosophe et sage chercha le bonheur à l’âge de trente ans. Avec une figure, des talents, un esprit, un caractère qui pouvaient lui assurer les agréments de la société, il y renonça pour se retirer dans une petite ferme qu’il fait valoir et qu’il n’abandonne que pour venir un moment, tous les ans, jouir dans la capitale de quelques amis qui le recouvrent avec un plaisir infini et ne le perdent jamais sans regret. Mais rien ne peut l’empêcher de retourner à ses champs qui le rappellent. Il a bravement préféré son repos et son obscurité à des fonctions publiques d’une tout autre importance.


  1. L’abbé Galiani.