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L’impôt ne doit tomber que sur celui qui est au-dessus du besoin réel. Celui qui est au-dessous est de la classe des pauvres, et elle ne doit rien payer ; sans compter le frein que cette publicité mettrait nécessairement à l’avidité et aux vexations des gens préposés à la perception des impôts. C’est dans nos provinces, dans nos campagnes qu’on peut voir à quels excès ces abus sont portés… » Cette conversation dura jusqu’au soir, et je la vis finir à regret.

Mon père mourut longtemps après. C’est alors que se montra une foule de pauvres pensionnaires à moi-même inconnus. Le beau cortège que ces malheureux désolés ; plus honorable, plus touchant sans doute que celui d’une nombreuse livrée ! Je tâche de marcher sur les traces de mon père ; mais je n’ose me flatter d’égaler jamais ses vertus. Me conduire autant que je peux par ses principes, c’est tout ce qu’il est en mon pouvoir de faire.