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— Voilà une question à détacher de toutes les femmes. Non, elles ne sentent rien ; elles croient que tout leur est dû ; quoi qu’on fasse pour elles, on n’en a jamais fait assez. Un moment de contrariété efface une année de service. Je m’en vais.

— Non, vous restez ; allons, approchez-vous, et baisez-moi… »

Le sultan l’embrassa, et dit :

« N’est-il pas vrai que nous ne sommes que des marionnettes ?

— Oui, quelquefois. »

CHAPITRE XX

les deux dévotes.

Le sultan laissait depuis quelques jours les bijoux en repos. Des affaires importantes, dont il était occupé, suspendaient les effets de sa bague. Ce fut dans cet intervalle que deux femmes de Banza apprêtèrent à rire à toute la ville.

Elles étaient dévotes de profession. Elles avaient conduit leurs intrigues avec toute la discrétion possible, et jouissaient d’une réputation que la malignité même de leurs semblables avait respectée. Il n’était bruit dans les mosquées que de leur vertu. Les mères les proposaient en exemple à leurs filles ; les maris à leurs femmes. Elles tenaient l’une et l’autre, pour maxime principale, que le scandale est le plus grand de tous les péchés. Cette conformité de sentiments, mais surtout la difficulté d’édifier à peu de frais un prochain clairvoyant et malin, l’avait emporté sur la différence de leurs caractères ; et elles étaient très-bonnes amies.

Zélide recevait le bramine de Sophie ; c’était chez Sophie que Zélide conférait avec son directeur ; et en s’examinant un peu, l’une ne pouvait guère ignorer ce qui concernait le bijou de l’autre ; mais l’indiscrétion bizarre de ces bijoux les tenait toutes deux dans de cruelles alarmes. Elles se voyaient à la veille d’être démasquées, et de perdre cette réputation de vertu qui leur avait coûté quinze ans de dissimulation et de manège, et dont elles étaient alors fort embarrassées.

Il y avait des moments où elles auraient donné leur vie, du moins Zélide, pour être aussi décriées que la plus grande partie de leurs connaissances. « Que dira le monde ? que fera mon