Assurément…
Je m’en doutais.
Oh ! vous vous doutez toujours de tout. »
En s’entretenant ainsi, il feuilletait négligemment son journal, et disait : « Il y a là dedans des usages tout à fait singuliers. Tenez, voilà un chapitre sur la configuration des habitants. Il n’y a rien que votre excellente pruderie ne puisse entendre. En voici un autre sur la toilette des femmes, qui est tout à fait de votre ressort, et dont peut-être vous pourrez tirer parti. Vous ne me répondez pas ! Vous vous méfiez toujours de moi.
— Ai-je si grand tort ?
— Il faudra que je vous mette entre les mains de Cyclophile, et qu’il vous conduise parmi ses insulaires. Je vous jure que vous en reviendrez infiniment parfaite.
— Il me semble que je le suis assez.
— Il vous semble ! cependant je ne saurais presque dire un mot sans vous donner des distractions. Cependant vous en vaudriez beaucoup mieux, et j’en serais beaucoup plus à mon aise, si je pouvais toujours parler, et si vous pouviez toujours m’écouter.
— Et que vous importe que je vous écoute ?
— Mais après tout, vous avez raison. Ah çà, à ce soir, à demain, ou à un autre jour, le chapitre de la figure de nos insulaires, et celui de la toilette de leurs femmes. »
CHAPITRE XIX.
de la figure des insulaires, et de la toilette des femmes
C’était après dîner ; Mirzoza faisait des nœuds, et Mangogul, étalé sur un sofa, les yeux à demi fermés, établissait doucement sa digestion. Il avait passé une bonne heure dans le silence et le repos, lorsqu’il dit à la favorite : « Madame se sentirait-elle disposée à m’écouter ?
— C’est selon.