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enfant à qui la nature n’a donné que des bras qu’on enlèverait à des travaux utiles.

Il est à propos que les commensaux de la maison, pensionnaires ou boursiers, soient distingués des externes par un vêtement particulier, de crainte que, dans le tumulte de la sortie des écoles, les premiers, confondus avec ceux-ci, ne trompent la vigilance des portiers et ne s’échappent.

Le préfet doit être présent à l’entrée et à la sortie des classes.

Un point important sur lequel j’insisterai, c’est que des députés du sénat se transportent quatre fois par an dans chacune des classes, qu’ils fassent prêter serment aux professeurs et aux maîtres de quartier de dire vérité, et que ceux-ci leur indiquent les sujets ineptes qu’il faut chasser de l’école et renvoyer à leurs parents.

J’entends par un sujet inepte celui qui n’a ni bonne volonté ni talent. Il vaut mieux risquer d’égarer le génie que d’enlever aux professions subalternes une multitude d’enfants pour les livrer à tous les vices qui suivent l’ignorance et la paresse.

Ce règlement de police diminuera successivement le nombre des élèves, depuis la première classe jusqu’à la dernière, la classe des langues anciennes où se fabriquent les poètes et les orateurs ; et tant mieux.

Il faut considérer toutes les classes comme une seule grande qui a ses différentes divisions, et le séjour des élèves dans chacune des divisions ne doit se régler que sur leurs progrès. Il y a des élèves d’une conception précoce et facile, d’autres dont l’esprit est tardif et d’une marche lente ; il y en a d’appliqués et de dissipés, et qu’il faut par conséquent ou arrêter dans la même division ou transporter dans la division qui suit.

Ne pas laisser un étudiant avancer un pas dans la carrière qu’il ne sache ce qui précède aussi bien qu’il est capable de l’apprendre.

Au bout de l’année chaque classe se trouvera composée de nouveaux et de vétérans. Point de vétérans de trois années.

C’est assez l’usage ici de faire doubler la troisième classe de l’étude des langues et la classe de rhétorique.

Il vaut mieux savoir peu et bien, même ignorer, que de savoir mal ; la fausse science fait les entêtés et les confiants ;