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tibles qu’on n’en remporte après les avoir vues qu’une admiration vague et qu’on y découvre, en les revoyant, toujours quelque chose de nouveau.

La verve et le style dur et cahoté de Lucrèce.

L’harmonie, la sagesse et la beauté de Virgile en tout genre.

L’élévation d’Horace dans ses odes, sa raison dans ses épîtres, sa finesse dans sa satire, son goût exquis dans tous ses ouvrages.

La douceur de Tibulle, la naïveté de Catulle, la chaleur de Properce, la facilité et la fécondité d’Ovide, la sévérité de Phèdre, l’emphase de Lucain, la boursouflure du tragique Sénèque, l’obscurité de Perse, les vains efforts de Silius Italicus pour atteindre Virgile, le fracas de Stace, l’esprit de Martial, la violence de Juvénal, l’hydropisie de Claudien.

Je ne veux ni un sec et triste détracteur des Anciens, ni un sot admirateur de leurs défauts.

Ce que je viens de prescrire sur les poètes latins, il faut l’entendre des orateurs, des historiens, de tous les auteurs en tout genre et en quelque langue que ce soit, ancienne ou moderne, nationale ou étrangère.

Et nous voilà parvenus à la fin du premier cours des études d’une université ou à la sortie de la faculté qu’on appelle des arts.

Il y a nombre d’auteurs grecs et latins dont je n’ai rien dit, mais la connaissance n’en est pas fort utile au professeur, et la lecture n’en serait d’aucun avantage aux élèves.

J’ai traité la matière des belles-lettres avec un peu plus d’étendue que les autres parce que c’est la mienne et que je la connais mieux. Assez équitable pour ne lui assigner entre les connaissances que le rang qu’elle mérite, j’ai cédé à une tentation bien naturelle, celle d’en parler un peu plus longtemps peut-être que son importance ne le permettait.


DEUXIÈME COURS DES ÉTUDES D’UNE UNIVERSITÉ,

Qui commencera avec le premier cours, et sera commun à tous les élèves qui le suivront jusqu’à leur sortie de la faculté des arts dont il est la suite.
(SUITE DE LA FACULTÉ DES ARTS.)

L’objet du premier cours est de préparer des savants ; l’objet de celui-ci est de faire des gens de bien : deux tâches qu’il ne faut point séparer.