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logique ni sa véhémence. Mais entend-on Démosthène, ses Philippiques, ses autres discours, sans être instruit des lois, des usages et de l’état de la République, lorsqu’il parut ?

Polybe a écrit l’Histoire romaine depuis la seconde guerre Punique jusqu’à la destruction de Corinthe. Le chevalier Folard a passé sa vie à le commenter, et c’est fort bien fait au chevalier Folard[1].

Diodore de Sicile a écrit des Égyptiens, des Assyriens, des Grecs et des Romains.

Denys d’Halicarnasse, l’Histoire romaine et quelques ouvrages de grand goût et de peu de lecteurs.

Philon et Josèphe l’Histoire des Juifs. Appien d’Alexandrie a redit des Romains, d’un style pauvre et petit, ce que d’autres en avaient dignement écrit ; et les morceaux d’Appien de Nicomédie sur la Bithynie et autres sujets historiques particuliers, ne valent pas mieux ni pour le fonds ni pour le style.

Il y a de Diogène de Laërce, les Vies des Philosophes ; de Polyen, les Stratagèmes de guerre ; de Pausanias, les Antiquités des villes de la Grèce, des deux Philostrate, la Vie d’Apollonius et les Vies des Sophistes ; de Dion Cassius, l’Histoire romaine jusqu’à Alexandre, fils de Mammée ; d’Hérodien, la même Histoire depuis la mort d’Antonius jusqu’à celle de Balbin et de Maximin ; de Zozime, la même Histoire depuis Auguste jusqu’au second siège de Rome par Alaric ; de Procope, les Guerres contre les Goths, les Alains et les Vandales ; les Faits et Gestes de Justinien, par Agathias ; d’Elien, de Jules Capitolin et de Vopiscus[2], les vies de quelques-uns des Césars. Je me lasse ; je laisse là les deux Aurelius, Eutrope, Ammien-Marcellin et Jules Solin[3]. L’idiome de tous ces auteurs est très-difficile, et je demande si les choses qu’ils ont traitées sont fort à la portée de la jeunesse.

Lucien, l’élégant, l’ingénieux et le plaisant Lucien, lui conviendrait davantage ; mais il est impie, mais il est sale, et il y a du choix à faire entre ses dialogues.

  1. Commentaires sur Polybe, 1727-1730, 6 v. in-4o ; et Amsterdam, 1753, 7 v. in-4o.
  2. Jules Capitolin et Vopiscus, auteurs de l’Histoire auguste, sont des Latins, et non des Grecs.
  3. Même observation pour Aurélius Vérus, Aurélius Victor, Eutrope, Ammien-Marcellin et Solin.