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NOTICE PRÉLIMINAIRE


Le voyage de Diderot en Russie ne devait pas être seulement un témoignage de reconnaissance envers l’impératrice, le philosophe en revint chargé de travaux. Il devait d’abord publier le compte rendu de ce qui avait été déjà fait par ordre de Catherine II au point de vue de l’enseignement, et il s’acquitta de cette tâche avant de rentrer à Paris en surveillant en Hollande l’édition des Plans et Statuts[1] du maréchal Betzki. Il devait ensuite envoyer un projet d’Université dont la rédaction l’occupa pendant plusieurs années.

Ce Plan d’une Université n’a jamais été connu en France dans toute son étendue, et nous ne croyons pas qu’il ait été appliqué en Russie. Naigeon en a donné un résumé, mais n’en a cité que d’insignifiants fragments (4 ou 5 pages). En 1813, le manuscrit original fut communiqué par Suard à M. Guizot, alors rédacteur des Annales de l’Éducation. Celui-ci en donna un extrait dans ce journal, numéros viii-xi, 15 novembre, 15 décembre 1813 et 15 janvier 1814. Ce manuscrit, de cent soixante-dix pages, était entièrement écrit de la main de Diderot, avec des ratures, des corrections, et même quelques négligences de style qui pouvaient donner lieu de le regarder comme un premier brouillon. À la mort de Suard, il fut remis à sa veuve. On présume, dit M. Brière, en tête de sa réimpression de la partie publiée par M. Guizot, qu’il a été détruit. Heureusement, la copie définitive avait été envoyée à sa destination et c’est sur cette copie que M. Léon Godard a pu rétablir l’ensemble que nous donnons aujourd’hui pour la première fois.

Nous n’insisterons pas sur l’importance de ce travail ; nous engagerons seulement le lecteur à le méditer, sans nous flatter, d’ailleurs, de l’espoir que le plan de Diderot soit jamais mis à exécution.

  1. Voyez la note, t. II, p. 451, et les extraits ci-après, pages 415 et 511.