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CXLVIII.

Une guerre interminable, c’est celle du peuple qui veut être libre, et du roi qui veut commander. Le prêtre est, selon son intérêt, ou pour le roi contre le peuple, ou pour le peuple contre le roi. Lorsqu’il s’en tient à prier les dieux, c’est qu’il se soucie fort peu de la chose.


CXLIX.

Créer une cognée à la disposition du peuple ; créer une cognée à la disposition du sénat : voilà toute l’histoire du tribunat et de la dictature.


CL.

Savoir dire non, pour un souverain ; pouvoir dire non, pour un particulier.


CLI.

À la création d’un dictateur, de républicain, l’État devenait monarchique ; à la création d’un tribun, il devenait démocratique.


CLII.

Le mélange des sangs ruine l’aristocratie, et fortifie la monarchie. L’état où ce mélange est indifférent est voisin de l’état sauvage.


CLIII.

Les femmes ne sont, nulle part, aussi avilies que dans une nation où le souverain peut faire asseoir sur le trône, à côté de lui, la femme qui lui plaît le plus ; là, elles ne sont rien qu’un sexe dont on a besoin.


CLIV.

Dans les aristocraties, relever plutôt les grandes familles indigentes aux dépens du fisc, que d’en souffrir la diminution ou la mésalliance.