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CXLI.

Avis aux factieux. Auguste fit périr les assassins de César au bout de trois ans. Septime Sévère traita de même ceux qui tuèrent Pertinax ; Domitien, l’affranchi qui prêta sa main à Néron ; Vitellius[1], les meurtriers de Galba. On profite du crime ; et on s’honore encore par le châtiment du criminel.


CXLII.

Après la mort du tyran Maximin, Arcadius et Honorius publièrent une loi contre le tyrannicide. L’esprit de cette loi est clair.


CXLIII.

On a dit que le prince[2] mourait, et que le sénat était immortel. On nous a bien prouvé que c’était tout le contraire.


CXLIV.

Les ordres de la souveraineté qui s’exécutent la nuit, marquent injustice ou faiblesse : n’importe. Que les peuples n’apprennent la chose que lorsqu’elle est faite.


CXLV.

« Tandis qu’ils élèvent[3] la mer et qu’ils abaissent les montagnes, nous manquons d’asile. » Qui est-ce qui parle ainsi ? Catilina. À qui ? À des hommes ruinés et perdus comme lui.

  1. « Plures quam centum et vigenti libellos (les requêtes des meurtriers de Galba) præmia exposcentium, ob aliquam notabilem illa die operam, Vitellius postea invenit : omnesque conquiri et interfici jussit ; non honore Galbæ, sed tradito principibus more, munimentum ad præsens, in posterum ultionem. » Tacit. Hist. lib. I, cap. xliv, in fin. (N.)
  2. Principes mortales : rempublicam æternam esse. C’est une des raisons dont Tibère se servit pour faire cesser les regrets que causait la mort de Germanicus, dont, selon le peuple, les funérailles n’avaient pas été célébrées avec assez de magnificence. Voyez Tacit. Annal, lib. III, cap. vi. (N.)
  3. « Etenim quis mortalium, cui virile ingenium, tolerare potest, illis divitias superare, quas profundant in exstruendo mari, et montibus coæquandis, nobis rem familiarem etiam ad necessaria deesse ? » Sallust. Catilin. cap. xx. (N.)