Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, II.djvu/488

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LXXXVIII.

Il faut établir la proportion et la dépendance dans tous les états ; c’est-à-dire, une servitude et une misère égales. Il faut surtout exercer la justice ; rien n’attache et ne corrompt le peuple plus sûrement.


LXXXIX.

Il faut que la justice soit prompte ; car moins on leur laisse, moins ils ont de temps à perdre.


XC.

Ne pas permettre aux riches de voyager ; encore moins aux étrangers qui se sont enrichis, de sortir sans les dépouiller.


XCI.

Tout sacrifier à l’état militaire ; il faut du pain aux sujets, il[1] me faut des troupes et de l’argent.


XCII.

Tous les ordres de l’État se réduisent à deux, des soldats et leurs pourvoyeurs.


XCIII.

Ne former des alliances que pour semer des haines.


XCIV.

Allumer et faire durer la guerre entre mes voisins.


XCV.

Toujours promettre des secours, et n’en point envoyer[2].

  1. Voilà un de ces articles dont j’ai parlé dans l’avertissement qui précède cet ouvrage. (N.)
  2. C’est précisément ce que Catherine II, déjà oubliée, n’a cessé de faire dans la guerre aussi atroce qu’injuste que l’empereur et ses alliés ont suscitée et soutenue contre la République française. Elle promettait, tous les jours, à ce prince crédule et sans expérience, de lui envoyer douze vaisseaux de ligne et vingt-quatre mille hommes : et il les attend encore. (N.) — (Écrit en 1798, après le traité de Campo-Formio.)