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NOTES.


Page 357[1]. — Presque toutes les disputes théologiques cessent au moment où elles ne donnent aucune préférence aux dignités de l’Église. Si, lorsqu’on dit au monarque : « Sire, il est janséniste ; Sire, il est moliniste, » le monarque répondait : « Mais a-t-il des mœurs ? est-il éclairé ? Je lui donne cette abbaye ; rien n’empêche que je ne le nomme à cet épiscopat vacant… » ce n’est pas le public, c’est le théologien même qui jetterait du mépris sur l’objet de la dispute ; il n’en serait plus question que dans les thèses insignifiantes du bachelier.

Page 358. — Si Poniatowski eût imité Trajan[2], il se serait comblé de gloire dans toute l’Europe ; il eût été l’idole de son pays, et sa conduite généreuse aurait étrangement déconcerté les puissances copartageantes de la Pologne. Il fallait assembler une diète, prendre le sceptre et la couronne, les déposer et dire : « Si vous en connaissez un plus digne que moi de régner sur vous, nommez-le… » Ou il eût obtenu d’un consentement unanime de la nation une autorité qu’il abdiquait, ou il eût laissé à un autre le soin de sauver la patrie du péril qui la menaçait.


SECTION X.


CHAPITRE II.


de l’éducation des princes.


Page 377. — Je trouve ici[3] un passage cité de Lucien, dont il n’y a pas le premier mot dans cet auteur ; mais de Lucien, ou d’un autre, ou même de moi, je ne l’en estime pas moins.

Jupiter se met à table ; il plaisante sa femme ; il adresse des mots équivoques à Vénus ; il regarde tendrement Hébé ; il claque

  1. « Les princes sont-ils indifférents aux disputes théologiques ? Les orgueilleux docteurs, après s’être dit bien des injures, s’ennuient d’écrire sans être lus. Le mépris public leur impose silence. » De l’Homme, note du chap. vii.
  2. « Trajan croit-il le gouvernement républicain préférable au monarchique ; il offre la liberté aux Romains et la leur aurait rendue s’ils eussent voulu l’accepter. » De l’Homme, note du chap. ix.
  3. Dans ses Notes : il n’est pas question de Lucien dans le chapitre d’Helvétius.