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conséquemment les ventres infiniment petits, et les nœuds infiniment près, on a, selon une direction et pour ainsi dire sur une seule ligne, une image de ce qui s’exécute en tout sens dans un solide choqué par un autre ; que, puisque la longueur de la partie interceptée de la corde vibrante étant donnée, il n’y a aucune cause qui puisse multiplier sur l’autre partie le nombre des points immobiles ; que puisque ce nombre est le même, quelle que soit la force du coup, et que puisqu’il n’y a que la vitesse des oscillations qui varie dans le choc des corps, le frémissement sera plus ou moins violent ; mais que le rapport en nombre des points vibrants aux points immobiles sera le même, et que la quantité de matière en repos dans ces corps sera constante, quelles que soient la force du choc, la densité du corps, la cohésion des parties. Le géomètre n’a donc plus qu’à étendre le calcul de la corde vibrante au prisme, à la sphère ; au cylindre, pour trouver la loi générale de la distribution du mouvement dans un corps choqué ; loi qu’on était bien éloigné de rechercher jusqu’à présent, puisqu’on ne pensait pas même à l’existence du phénomène, et qu’on supposait au contraire la distribution du mouvement uniforme dans toute la masse ; quoique dans le choc le frémissement indiquât, par la voie de la sensation, la réalité de points vibrants répandus entre des points immobiles : je dis dans le choc, car il est vraisemblable que, dans les communications de mouvement où le choc n’a aucun lieu, un corps est lancé comme le serait la molécule la plus petite, et que le mouvement est uniformément de toute la masse à la fois. Aussi le frémissement est-il nul dans tous ces cas ; ce qui achève d’en distinguer le cas du choc.

2. Par le principe de la décomposition des forces, on peut toujours réduire à une seule force toutes celles qui agissent sur un corps : si la quantité et la direction de la force qui agit sur le corps sont données, et qu’on cherche à déterminer le mouvement qui en résulte, on trouve que le corps va en avant, comme si la force passait par le centre de gravité ; et qu’il tourne de plus autour du centre de gravité, comme si ce centre était fixe et que la force agit autour de ce centre comme autour d’un point d’appui. Donc, si deux molécules s’attirent réciproquement, elles se disposeront l’une par l’autre, selon les lois de leurs attractions, leurs figures, etc. Si ce système de deux molécules en