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RÉFUTATION
SUIVIE
DE L’OUVRAGE D’HELVÉTIUS
INTITULÉ
L’HOMME




TOME PREMIER


PRÉFACE


Page 1[1]. — Si j’eusse donné ce livre de mon vivant, je me serais exposé à la persécution, et n’aurais accumulé sur moi ni richesses, ni dignités nouvelles.

On verra dans la suite combien cet aveu est contraire aux principes de l’auteur. Et pourquoi l’aurait-il donc donné ?

Page 10. — La nation (française) est aujourd’hui le mépris de l’Europe. Nulle crise salutaire ne lui rendra sa liberté ; c’est par la consomption qu’elle périra. La conquête est le seul remède à ses malheurs ; et c’est le hasard et les circonstances qui décident de l’efficacité d’un tel remède.

L’expérience actuelle prouve le contraire. Que les honnêtes gens qui occupent à présent les premières places de l’État les conservent seulement pendant dix ans, et tous nos malheurs seront réparés.

Le rétablissement de l’ancienne magistrature a ramené le temps de la liberté.

  1. Il faut se rapporter, pour ces renvois, à l’édition originale où les notes sont séparées du texte, mais, comme l’indication des chapitres est exacte et que ces chapitres sont généralement courts, il est facile de suivre cette Réfutation avec une édition quelconque du livre d’Helvétius.