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crivit en les corrigeant. Il y revint une troisième fois et c’est cette dernière rédaction, dont Naigeon connaissait l’existence, mais qu’il n’avait pas à sa disposition, qui fut transportée à l’Ermitage et que nous publions aujourd’hui pour la première fois.

Naigeon, qui attachait une très-grande importance à ce travail, en a donné quelques extraits, pris dans les notes primitives. Ils présentent peu de variantes avec le texte définitif. D’autres passages, communiqués à M. Walferdin par M. Godard, ont été placés par lui dans la préface du Salon de 1775 qu’il a publié en 1857 dans la Revue de Paris. La Bibliothèque de l’Arsenal possède les feuillets supprimés de la Correspondance de Grimm. On y lit (année 1783) le commencement de cette Réfutation. On la trouvera ici complète, avec les renvois aux chapitres d’Helvétius correspondants.

Nous avons cru devoir réunir sous le même couvert, malgré la différence des dates, les deux critiques de Diderot concernant Helvétius, les Réflexions sur l’Esprit et la Réfutation de l’Homme. Elles se complètent l’une l’autre, et, quoique les deux philosophes soient d’accord sur beaucoup de points, leur divergence sur d’autres est d’une importance telle qu’il sera désormais impossible de les confondre, comme on en a l’habitude, dans le même anathème. Les objections de Diderot détruisent ce qu’a de trop étroit le système d’Helvétius et rétablissent sur des bases beaucoup plus acceptables la véritable science de l’homme.

Chemin faisant, Diderot se laisse aller à des confidences personnelles et à des épanchements qui ne peuvent qu’ajouter aux sentiments de sympathie que ceux qui l’ont étudié sans parti pris n’ont pu manquer de ressentir pour sa belle âme.