Qu’appelez-vous un sujet grave ?
Mais la sensibilité générale, la formation de l’être sentant, son unité, l’origine des animaux, leur durée, et toutes les questions auxquelles cela tient.
Moi, j’appelle cela des folies auxquelles je permets de rêver quand on dort, mais dont un homme de bon sens qui veille ne s’occupera jamais.
Et pourquoi cela, s’il vous plaît ?
C’est que les unes sont si claires qu’il est inutile d’en chercher la raison, d’autres si obscures qu’on n’y voit goutte, et toutes de la plus parfaite inutilité.
Croyez-vous, mademoiselle, qu’il soit indifférent de nier ou d’admettre une intelligence suprême ?
Non.
Croyez-vous qu’on puisse prendre parti sur l’intelligence suprême, sans savoir à quoi s’en tenir sur l’éternité de la matière et ses propriétés, la distinction des deux substances, la nature de l’homme et la production des animaux ?
Non.
Ces questions ne sont donc pas aussi oiseuses que vous les disiez.
Mais que me fait à moi leur importance, si je ne saurais les éclaircir ?
Et comment le saurez-vous, si vous ne les examinez point ? Mais pourrais-je vous demander celles que vous trouvez si claires que l’examen vous en paraît superflu ?