Et si je rencontre ?
Si vous rencontrez, je vous promets… je vous promets de vous tenir pour le plus grand fou qu’il y ait au monde.
Regardez sur votre papier et écoutez-moi : L’homme qui prendrait cette grappe pour un animal se tromperait ; mais, mademoiselle, je présume qu’il a continué de vous adresser la parole. Voulez-vous qu’il juge plus sainement ? Voulez-vous transformer la grappe d’abeilles en un seul et unique animal ? amollissez les pattes par lesquelles elles se tiennent ; de contiguës qu’elles étaient, rendez-les continues. Entre ce nouvel état de la grappe et le précédent, il y a certainement une différence marquée ; et quelle peut être cette différence, sinon qu’à présent c’est un tout, un animal un, et qu’auparavant ce n’était qu’un assemblage d’animaux ?… Tous nos organes…
Tous nos organes !
Pour celui qui a exercé la médecine et fait quelques observations…
Après !
Après ? Ne sont que des animaux distincts que la loi de continuité tient dans une sympathie, une unité, une identité générales.
J’en suis confondue ; c’est cela, et presque mot pour mot. Je puis donc assurer à présent à toute la terre qu’il n’y a aucune différence entre un médecin qui veille et un philosophe qui rêve.
On s’en doutait. Est-ce là tout ?
Oh que non, vous n’y êtes pas. Après votre radotage ou le sien, il m’a dit : « Mademoiselle ? — Mon ami. — Approchez-vous… encore… encore… J’aurais une chose à vous proposer.