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Je crois donc, Monsieur, devoir déclarer publiquement que je suis entièrement de l’avis de M. l’abbé de Bernis, et rétracter en conséquence une critique prématurée.

Je vous envoie ce désaveu si convenable à un philosophe qui n’aime et ne cherche que la vérité. Je vous prie de le joindre à ma lettre même, afin qu’ils subsistent ou qu’ils soient oubliés ensemble, et surtout de le faire parvenir à M. l’abbé Raynal, pour qu’il en puisse faire mention dans son Mercure, et à M. l’abbé de Bernis, que je n’ai jamais eu l’honneur de voir[1], et qui m’est seulement connu par la réputation que lui ont méritée son amour pour les lettres, son talent distingué pour la poésie, la délicatesse de son goût, la douceur de ses mœurs et l’agrément de son commerce. Voilà sur quoi je n’aurai point à me rétracter, tout le monde étant de même avis.

Je suis très-sincèrement,

Monsieur,
Votre très, etc.

A V., ce 3 mars 1751.

  1. Diderot avait été avec l’abbé de Bernis au collège d’Harcourt, et ils faisaient ensemble à cette époque de joyeux dîners à six sous par tête. Mais la Lettre sur les sourds-muets n’étant pas signée, il devait dire ce qu’il dit ici.