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Revue rétrospective, la Société des bibliophiles français ont publié diverses lettres et une comédie : Est-il bon ? Est-il méchant ? Tout cela refondu avec ce qui était déjà connu, complété par des morceaux oubliés ou faussement attribués à d’autres auteurs, ne remplissait pas encore le programme que nous nous étions proposé : aussi devons-nous témoigner ici notre plus vive reconnaissance à M. Louis Asseline, membre du Conseil municipal de Paris, qui, en se dessaisissant des copies faites en 1856 à l’Ermitage par M. Léon Godard et en engageant M. Godard à nous les confier, nous a donné le droit d’annoncer aux admirateurs de Diderot une édition véritablement complète de ses Œuvres.

Ces précieuses copies, dont nous ne saurions trop remercier M. Léon Godard, reproduisent en effet tout ce qui était resté d’inédit dans les manuscrits de Diderot, transportés en Russie, à sa mort, avec sa bibliothèque.

Outre ces matériaux d’une importance capitale, nous en devons d’autres à M. Brière, notre prédécesseur, qui est toujours aussi dévoué aux lettres qu’il y a cinquante ans. M. A. Poulet-Malassis, qui depuis plusieurs années préparait une édition de Diderot, nous a généreusement abandonné le fruit de ses recherches ; M. A. Dureau a bien voulu dépouiller pour nous sa collection si considérable de documents bibliographiques et iconographiques ; un jeune bibliophile, M. Maurice Tourneux, nous a fourni souvent d’utiles indications. Mais la reconnaissance n’est point pour nous un fardeau : aussi prions-nous instamment tous ceux qui posséderaient encore des manuscrits, des copies d’ouvrages ou des lettres de Diderot, de bien vouloir nous les communiquer, afin que nous puissions donner à cette édition le caractère d’un acte de réparation et de justice à l’égard d’une de nos plus grandes gloires nationales, trop longtemps calomniée et un peu trop oubliée.

La mise en œuvre de tous ces matériaux était la troisième difficulté qui se présentait. C’est sur ce point spécial que nous devons attendre le verdict de la critique. Nous lui devons cependant, dès maintenant, un aperçu de la méthode que nous avons adoptée.

Il est, avant tout, bien entendu que nous n’avons rien changé et que nous ne changerons rien au texte de Diderot. Il faut que