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LXIX
TROISIÈME ÉPOQUE.

818. — Charlemagne étant mort, en 814, Louis-le-Débonnaire, son fils, qu’il s’était associe à l’empire un an auparavant, lui succéda et vint deux fois au Mans, en 818, lorsqu’il fut obligé d’envoyer ses troupes contre les Bretons, qui de nouveau s’étaient déclarés indépendans. Les Bretons ayant été vaincus par les troupes du roi, et leur chef tué, ce fut dans la ville du Mans que Louis reçut leur soumission.

832. — La révolte de Pépin, que Louis, son père, avait fait roi d’Aquitaine, attira ce monarque à Tours : l’élection d’Aldric, son confesseur, et pour ainsi dire son ami, à l’évêché du Mans, l’engagea à l’y venir visiter. Il y arriva quelques jours après l’intronisation de cet éveque, et y passa les fêtes de Noël.

840. — Le Maine tomba dans le partage de Charles-le-Chauve, fils de Louis-le-Débonnaire, après la mort de cet empereur : mais cette province fut disputée par Lothaire, frère de Charles, qui s’empara du Mans et en chassa l’éveque Aldric, qui avait toujours témoigné de rattachement pour le monarque défunt. Les troupes de Lothaire, assure Morand, commirent dans la province des atrocités dont les nations les plus barbares ne se seraient pas rendues coupables.

843. — C’est à l’époque de cette occupation que les chroniqueurs de la province placent la fondation de la ville de Laval. Valla, personnage peu connu, s’il n’est tout à-fait apocryphe, ravageait le Bas-Maine à cette époque, disent ces chroniques, et construisit un fort, là où se forma ensuite la ville de Laval. Dans le même tems, les Normands qui faisaient de fréquentes descentes sur les côtes de la Bretagne, pénétrèrent plusieurs fois dans la province et y causèrent d’horribles dévastations.

Le traité de Strasbourg, de l’an 844, ayant rétabli la paix entre les fils de Louis-le-Débonnaire, le Maine rentra sous l’autorité de Charles-le-Chauve, qui s’y transporta, afin de le mettre à couvert des entreprises des Bretons et des Nor-