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CHÂTEAU-DU-LOIR.

membre de la commanderie d’Arlins, lorsque Tordre du Temple fut supprimé. Quelques bois situés dans la paroisse de S. Guingalois, appartenaient à cette commanderie, par suite de la réunion dont on vient de parler, à l’époque de la révolution.

hist. féod. L’histoire de la ville de Château-du-Loir qui, comme toutes celles d’origine féodale, a commencé par un château fort, autour duquel vinrent se grouper, d’abord les habitations des commensaux du châtelain, puis celles de ses vassaux, qui se plaçaient ainsi sous sa protection, ne remonte pas au-delà de la fin du io. e siècle. Son premier seigneur connu fut Hamon ou Aimon, surnommé de Château-du-Loir, père de l’évêque du Mans Gervais et mari d’Ildeburge, fille d’Yves de Creil, premier et célèbre comte de Bélesme et d’Alençon. Après Aimon et Gervais son fds, mort en 1067 » Rohert Brochard ou Bouchard, second fils d’Aimon, fut châtelain de Château-du— Loir. Le fils de celui-ci, Gervais II, seigneur de Mayet, de Lucé et d’Ouslillé, et père d’un autre Gervais qui fut doyen du chapitre du Mans, ayant marié sa fille Mathilde, vers l’an 1090, à Hélie, châtelain de la Flèche, qui devint comte du Maine, et leur fille unique ayant épousé Foulques V, comte d’Anjou, puis roi de Jérusalem, cette châtellenie fut possédée successivement, sans compter ceux qui l’usurpèrent, par Geoffroi-le-Bel, dit Plantegenêl, fils de Foulques, qui y mourut en ii5i ; et par les rois d’Angleterre dont Geolïroi fut la souche, depuis Henri II jnsqu’à Jean-sans-Terre. Saisie sur ce dernier, par le roi de France Philippe— Auguste, après sa condamnation pour l’assassinat de son neveu Arthur, la terre de Châteaudu-Loir, que Jean avait affectée pour le douaire d’Isabelle, sa femme, avec la Flèche et plusieurs autres terres en Anjou, fut donnée par le roi de France à Guillaume des Roches, en récompense de ses services ; ou plutôt ce don, comme le titre de sénéchal d’Anjou, Maine, et Touraine, ne fut qu’une confirmation des faveurs d’Arthur, qui l’avait créé sénéchal héréditaire et feudataire d’Anjou, et lui avait donné la terre seigneuriale de Mayet, en 1199. Jean sans terre, en lui confirmant les mêmes litre et dons, en 1201, y ajouta celui de la forêt de Bersay, cum toto honore.

La reine Bérengère, veuve de Richard-cœur-de-Lion, à qui Philippe— Auguste avait cédé le comté du Maine, en échange des possessions qui constituaient son douaire, situées en Normandie, céda au sénéchal tous ses droits comme comtesse douairière du Maine, tant au château du Loir que dans la forêt de Bersay et autres lieux de cette seigneurie, ce que