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CHARTREUSE DU PARC.

Raoul, aussi vicomte de Beaumont, légua à cette Chartreuse 3 livres de rente à prendre sur la baronnie de S. te —Suzanne ; et en 12^3, Mathilde sa femme, la dota de 20 autres livres de rente pour la fondation de deux moines. Cet établissement religieux, l’un des plus importans de la province, fut successivement enrichi de dons nombreux. De i23£ à 1255, l’évêque du Mans Geoffroi de Loudun, qui lui portait un vif intérêt, étant venu à hériter, par la mort de ses frères, de la baronnie de Trêves en Anjou, la vendit et consacra une grande partie de son produit à faire bâtir un cloître et une église qu’il dédia à la Vierge, à S. Jean-Baptiste et à Saint Denis. Il lui donna en outre 20 livres à prendre sur la cure de Marolles dans le Saosnois ; toutes les dixmes qu’il percevait dans la paroisse de Meslai ( entre Sablé et Laval), qu’il affecta particulièrement pour l’entretien des habits des moines ; et celles de la paroisse de Montabon, près S.-Calais. A sa sollicitation, l’abbé et les religieux de N.-D. d’Evron, donnèrent à ceux du Parc, par emphytéose perpétuelle, le prieuré de S.-Denis-d’Orques, avec la moyenne et basse justice qui en dépendait, se réservant seulement la suzeraineté et le patronage de l’église, d’où il suivait que la seigneurie de la paroisse de S.-Denis appartenait aux Chartreux.

En i25o et 1252, Raoul de Thorigné ( en Charnie), et Hervé de Chaource, firent aussi des dons importans à la Chartreuse du Parc. De 12 55 à 1261, l’évêque du Mans Guillaume Roland, lui donna les dîmes et la métairie de l’Estraingaudière, en la paroisse de Rouessé-Vassé. Vers l’an 1 263, Louis de Brienne, troisième fds de Jean, roi de Jérusalem, qui devint vicomte de Beaumont par son mariage avec Agnès, unique héritière de cette maison, augmenta les fondations de la Chartreuse, de 100 livres de rente ( 17 à 1, 800 francs actuels), à prendre sur ses baronnies de la Flèche, de Fresnai, de S. te —Suzanne et de Château-Gontier. Enfin, Gui, sire de Laval et de Vitré, fit aussi des dons considérables à ce monastère.

L’auteur des Nouvelles recherches sur la France (1766, t. ii), s’est trompé en disant que l’évêque Geoffroi de Loudun « mourut entre les bras des moines de cette Chartreuse, dans » la pratique de leurs exercices austères. » Comme nous le disons dans notre chronologie des évêques du mans, ce prélat mourut à Anagnia en Italie, en 1255, et son corps, apporté en France, fut enterré dans l’église de la Chartreuse du Parc, où il fit, dit-on, plusieurs miracles, et où l’on venait l’invoquer contre la fièvre, qu’il avait la vertu de guérir. On voyait son tombeau dans celte église et celui de Louis de