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CHARTRE.

tié des terres en cet état. — Elèves d’un certain nombre de poulains, de petite espèce et de médiocre qualité ; d’ânes ; de beaucoup de bétes à cornes, qui se vendent jeunes sous le nom de taurailles ; peu de porcs ; un assez bon nombre de moulons, sans grands troupeaux néanmoins ; beaucoup de chevreaux, de chèvres et de volailles ; quelques ruches, chez les bordagers ou petits fermiers, qui se livrent seuls à cette branche d’industrie agricole. — Propriétés rurales extrêmement divisées : pas plus de 20 fermes de £o à 55 hectares ; celles de moyenne étendue varient de 10 à 3o hectares : il y a ensuite une infinité de bordages, closeries et d’autres petites tenues qu’on pourrait appeler maisonnies, maisonneries, puisque les teneurs se nomment maisonniers, qui varient de 1 à 4 et 5 hectom. Baux à prix d’argent, pour la plupart ; quelques-uns à moitié de toutes récoltes ; conditionnés de 3, 6 et 9 années, ou pour 9 années consécutives. Assolement quaternal, pour les principales fermes : i. re année, froment, seigle et méteil, 2. e, menus, c’est-à-dire orge et avoine, trèfle et pommes de terre, 3. 9, repos ou jachères ; triennal pour toutes les autres : i. re année, gros blés, 2. e, menus, 3. e, repos. Labours à l’aide des chevaux seuls pour les 7/8. es des charrues employées, dont le nombre, de plus de 800 dans le canton, n’excède pas une par ferme, mais se subdivise par demi, tiers et quart de charrue, de sorte que ce nombre sert à l’usage de plus de i5 à 1, 600 cultivateurs. — Les engrais employés sont les fumiers naturels, la marne et le tuffeau : on appelle coursières, les champs où ce dernier est répandu sur le chaume, avant les premiers labours. Les charrées, le plâtre, la chaux, sont peu ou point usités, si ce n’est sur quelques planches de prairies artificielles, en petit nombre, les prés naturels étant suffisamment abondans.

industrie. L’industrie manufacturière, extrêmement restreinte dans ce canton, consiste dans la confection de quelques pièces de toile, façon Château-du-Loir, la plupart de commande pour les particuliers ; de quelques pièces de cotonnades, fabrique de Bessé, et qui s’y vendent : ce genre de travail n’occupe guère que l’hiver ; dans la fabrication des papiers, à la Pointe, commune de Chahaignes, et à Paillard, commune de Poncé : nous en parlerons aux articles de ces communes ; dans l’extraction du tuffeau et de la marne ; dans la cuisson de la chaux, la confection des briques et tuiles, à Chahaignes, à Beaumont-la-Chartre et à la Chartre ; dans la préparation des peaux, aux tanneries de la Chartre. Quelques individus, de la partie N. O. du canton, trouvent de l’occupation dans l’exploitation des bois de la forêt de Bersay,