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CHARNIE.

passa de la maison et du comté de Beaumont (Voir l’art. beaumont-sur-sarthe), dans le domaine royal, lorsque Henri IV parvint au trône ; ensuite fut donné par ce prince, à titre d’engagement, à Guillaume Fouquet de Ja Varenne 7 son favori ; entra par alliance dans la maison de Champagne de Vilaine (v. ci-dessus, page 276), et porté en dot, par une fille de cette maison, dans celle de Choiseul-Praslin. On comptait dans la Charnie plusieurs autres terres nobles importantes, notamment celles de Sourches, de Bouille, de Montéclair, et de l’abbaye d’Evron ; les Chartreux du Parc de S.-Denis d’Orques étaient aussi seigneurs d’un territoire assez étendu.

Nous avons dit ailleurs, et nous en offrons souvent la preuve, que dans les premiers siècles du christianisme les forêts du Maine devinrent l’asile et la retraite d’un grand nombre de solitaires qui y placèrent leurs hermitages, lesquels, plus tard, devinrent des établissemens religieux importais : les forêts de la Charnie n’en cédèrent point aux autres sous ce rapport. Un saint hermite nommé Alleaume, qui s’y fixa vers la fin du n. e siècle, sollicita de Baoul II de Beaumont, vicomte du Maine, la fondation de l’abbaye d’Etival, Æstivalium, sur les confins S. E. de la forêt de la Grande-Charnie, et devint chapelain des sœurs de ce monastère, de l’ordre de S.-Benoît. Dans la première moitié du i3. e siècle, une princesse de la même maison, obtint de son oncle, Baoul 111 de Beaumont, aussi vicomte du Maine, la maison et une partie du domaine du Parc, où elle fonda un couvent de Chartreux, fondation qui fut augmentée dans le i4— e siècle, par d’autres seigneurs de la même maison et de celle de Laval ; enfin, la célèbre abbaye d’Evron, qui dut son établissement au zèle religieux de lévêque du Mans, S. Hadouing, dans le 7 » e siècle, fut brûlée par les Normands dans le g. e, et magnifiquement reconstruite par les comtes de Blois. (Voir les articles étival-en-charnie, et chartreuse du parc). Le prieuré de Loué, également fondé par les vicomtes de Beaumont, vers le commencement du i3. e siècle, peut-être encore considéré, avec ceux de Joué-en-Charnie, de Chassillé, etc., comme faisant partie des nombreux établissemens religieux, hermitages, cellules, prieurés, monastères de la Charnie, qui firent qualifier cette contrée de seconde théraïde, par les historiens du diocèse du Mans.

L’histoire de ce canton du Maine, sous le rapport des faits militaires, n’offrirait pas moins d’intérêt que son histoire ecclésiastique, s’il pouvait nous être permis de la placer ici. C’est surtout pendant les guerres des règnes de Charles VI et