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CHANTENAY.

manoir féodal enfin. Ce qui le prouve, c’est que cette propriété, avant d’appartenir à M. Chevalier, a été la propriété de MM. Bastard, et que nous venons de voir René Hardouin épouser la dame de Coudreuse, de Chantenai, qui était fille de et de Marie Bastard. Coudreuse n’était donc point le véritable lieu seigneurial de la paroisse : la seigneurie propre de Chantenay, devait être attachée au manoir de la Grande-Maison. Ainsi les arcades dont nous avons parlé, qui s’appuyent aux murs d’enceinte de l’enclos de la Grande-Maison et à la chapelle du Grand-Cimetière, si elles n’avaient pas servi de portes au Castinetum, au fort qui a donné son nom à Châtenai, devaient être les cintres d’un pont qui conduisait les seigneurs du lieu, de leur enclos à la chapelle seigneuriale alors, et ces cintres sont assez rapprochés entr’eux pour admettre cette supposition ; alors encore, les seigneurs de Coudreuse étaient bien fondés contre les prétentions des seigneurs de Thomasin, au moins quant à eux, car, peut-être, les propriétaires de la Grande-Maison, si elle ne leur appartenait pas à cette époque, étaient-ils les mieux fondés ? Du reste, il est évident aussi que les seigneurs de Thomasin étaient fondateurs du prieuré et de l’église, seigneurs d une partie de la paroisse, et ses bienfaiteurs pour ces établissemens ; mais ils n’étaient pas proprement seigneurs de Chantenai.

Il existait dans cette paroisse, outre ces deux terres, plusieurs autres fiefs : d’abord, l’ancien prieuré, dans le bourg, avec sa tourelle hexagone et ses croisées à moulures et autres ornemens sculptés ; la Salle, aussi dans le bourg, fief auquel il était dû de cens, (ou qui le devait peut-être ?), un merle blanc et un certain nombre de poires de Bon-Chrétien ; la Grande-Saunière, jadis à l’abbaye de Château-en-1’Hermitage ; Châtains ; les Bagnolais, ce dernier avec chapelle ; etc.

hist. civ. On trouve indiquée sur la carte de Cassini, à l’O. du bourg, une maladrerie avec chapelle, qui est un hameau actuellement. On y voit aussi, vers l’O., la chapelle de la Croix-Couverte, qui existe encore, et où les mères vont en dévotion, pour obtenir que leurs enfans marchent seuls.

Jean Rousson, curé de Chantenai, fonda un collège dans cette paroisse, le 20 août 1611, lequel fut augmenté en avril 16 18. Sa dotation consistait dans une maison avec jardin, plusieurs bordages et autres immeubles. Le principal de ce collège était présenté par le curé, par le procureur de fabrique, le syndic et trois des principaux habitans. Il ne reste rien de cette fondation.