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CHAMPAGNE.

à l’E., à la hauteur de Dom front, traverse la Sarthe, et suit le cours de l’Orne Nord-Est, jusqu’à ce qu’elle rencontre la plaine du Saosnoîs ( v. ce mot), qu’elle paraît limiter au S.

Au moment de mettre cet article sous presse, on nous communique une note précieuse, extraite des manuscrits de M. Ménard de la Groye, qui donnera plus d’autorité à la description que nous venons de tracer : « le pays signalé sous le nom de Champagne, dans le département de la Sarthe, doit sans doute ce nom à son aspect large et découvert d’arbres, à la fertilité et aussi à la couleur de son sol. Ce sol est partout le calcaire jurassique et même souvent oolithique ou compacte. Aussi le pays a-t-il par le caractère de ses inégalités, par l’abondance et la pureté de ses eaux, par la nuance de sa verdure, un rapport frappant avec la surface du Jura. C’est ce que j’exprime toujours, quand je m’y trouve, en disant : me voilà dans le Jura du Maine. »

II. CHAMPAGNE FÉODALE. L’histoire de la Champagne féodale, du Maine ou de l’Anjou, est, comme nous l’avons dit plus haut, fort difficile à établir. 11 est probable que les premiers seigneurs qui ont porté le nom de Champagne, le prirent du territoire dont ils devinrent possesseurs, et que ce territoire le tenait, comme nous l’avons déjà expliqué, de la forme et de la nature de son sol. Ceci paraît acquérir une sorte de certitude, de l’espèce de terrain qui constitue le sol de Parce, chef-lieu de la Champagne-d’Anjou, parfaitement analogue avec celui de la Champagne du Maine, de l’article précédent.

Pour éclaircir le plus possible l’histoire de la Champagne féodale, nous en ferons deux articles principaux, dont le dernier exigera plusieurs subdivisions.

I.° champagne du maine, champagne—hommet. Suivant Expilly, la Champagne du Maine, de l’élection et du comté de Laval, était une baronnie non affouagée, érigée en cette qualité en faveur de Jacques le Clerc, seigneur de Juigné. Elle valait douze mille livres de rente, ajoute-t-il. Ce géographe s’accorde à dire, avec tous les anciens chroniqueurs et historiens, que « Guillaume-le-Conquérant s’étant emparé » d’une grande partie de la province du Maine, donna la » terre dont il est question, à Tancrède-Hommet, seigneur » normand, de qui il avait reçu de grands services, et qui » lui donna son nom. » Du reste, ni Expilly, ni aucun autre écrivain, n’expliquent quel était le chef-lieu de cette baronnie et quelle était sa composition : on peut inférer de l’expression non affouagée, qu’elle ne consistait qu’en une terre et château, et non en paroisses, offrant une population par feux.