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CHALLES.

On voyait encore, en 1770, tout près de la rivière, deux petits forts destinés à en défendre le passage. Des fouilles faites auprès de la maison actuelle, bâtie dans le 17.e siècle, et où il ne reste, des anciennes constructions, qu’un pavillon et un escalier, mirent à découvert un grand nombre de briques romaines, des médailles et autres objets d’antiquités. Les seigneurs de Chahoué jouissaient de droits de pèche très-étendus et du droit de couleuvrine. Possédée en 1400, par Henry de la Croix, conseiller au présidial du Mans, cette seigneurie, qui ressortissait de l’abbaye du Loroux, en Anjou, devint, longtemps après, la propriété de François de Vaussillon, grand-maître des eaux et forêts du comté du Maine, qui la laissa à son neveu l’abbé de la Framboisière, mort en 1743 ; puis elle échut en partage à la famille Pain de Vaussillon, originaire du Poitou. Cette terre, beaucoup moins considérable qu’elle ne l’était autrefois, appartient aujourd’hui à M. Félix Pain, juge de paix au Mans, fils de Louis Pain, sieur de Vaussillon, ancien fournisseur des bois de la marine, et concessionnaire des marais de Marne et de Messay, en Poitou.

Deux des vassaux, autorisés par le châtelain à la pêche de la rivière, étaient tenus, une fois par an, le jour de la Trinité, époque de l’assemblée, de venir rompre chacun deux lances sur un poteau planté dans la Sarthe, vis-à-vis de la chapelle d’Arnage. Ils étaient armés de cuirasses, brassards, cuissards, avaient le casque en tête, la visière baissée. Comme ils faisaient cet exercice dans des bateaux qu’on lançait avec force, il arrivait parfois qu’ils étaient précipités dans la rivière, à la grande satisfaction des nombreux spectateurs. Le seigneur devait à chaque lancier un pain de six livres, deux bouteilles de vin, deux livres de lard et quelques pièces de monnaie. Cet usage a subsisté jusqu’à l’année 1785.

CHALLES, CHALLE, CHASLES ; Challeo ; peut être de Kâlon, en grec, qui signifie bon, beau ? Commune cadastrée, du 3.e canton, de l’arrondissement et à 18 kilomètres S. E. du Mans. Jadis du doyenné et de l’archidiaconé de Montfort-le-Rotrou, du diocèse du Mans, de l’élection de Château-du-Loir, — Distances légales, 21 kilomètres.

descript. Bornée au N., par Ardenay ; au N. E. et à l’E., par Surfond, Volnay et S.-Mars-de-Locquenay ; au S., par le Grand-Lucé et Pârigné-l’Evêque ; à l’O., par le même Pârigné. La forme de cette commune est une ellipse dont le diamètre central, du N. au S., est de 9 kilom. 1/2, et de 4 kil. celui de l’E. à l’O. — Le bourg, situé sur la rive droite du Narais, presque à l’extrémité O. de la commune, se com-