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BRULON.

Pirmil, S.-Christophe, S.-Pierre et Tassé, de celui de Vallon, ces dernières auraient appartenu au territoire des Cenomans. Cette opinion fondée sur un principe juste, ou du moins généralement admis, ne peut être rigoureusement exacte, sans quoi le territoire des deux peuplades eût manqué d’une ligne de délimitation ; et nous croyons que la petite rivière de Vègre avait dû leur en servir. Cette explication complète ce qui manque sur ce sujet à notre article arviens. On prétend que Brûlon, à cause de son étendue et de son importance anciennes, portait le nom de petit-mans, et que c’est depuis un incendie, dont on ne fixe pas l’époque, qu’il fut appelé de son nom actuel : cependant, les plus anciens documens lui donnent seulement ce dernier nom. Au surplus les noms de Petit-Mans, Vieux-Mans, qui se rencontrent sur plusieurs autres points du Maine, points qui sont toujours élevés, comme l’est elle-même la position de la ville du Mans, ne semblent-ils pas y indiquer un lieu de gîte de repos, un établissement, enfin, appelé mansionile par les Romains ? Ainsi, ne serait-il pas possible qu’en effet Brûlon, si bien situé pour un établissement d’observation, eût porté le nom de Mans, abrégé de Mansion, auquel un incendie aurait fait substituer fort anciennement celui de Brûlon ; de même, par exemple, que Mansigné, situé également sur un monticule, a ajouté à ce même nom de Mans, la terminaison igné, brûlé, qui indique un semblable événement ? Nous pensons que c’est aussi à l’établissement d’une mansion, que se réduit toute l’étymologie du nom du chef-lieu de notre département, si ridiculement cherché dans les ruines de Troye et parmi les premiers auteurs du genre humain.

Il restait peu de chose de l’ancien château de Brûlon, construit sur une motte ou tombelle ou merc, enceinte de fossés, ce qui en faisait un point extrêmement élevé, lorsque M. Chesnon du Boullay, en fit arracher les restes qui ne consistaient plus qu’en vieux murs, extrêmement solides et épais. On y découvrit, en creusant, des souterrains qui renfermaient plus de 150 tombeaux formés chacun d’une seule pierre blanche coquillière, ayant un couvercle de même nature, et remplis d’ossemens de très-grande proportion. Il ne s’y trouva ni armes, ni ustensiles, ni médailles, ni inscriptions ; rien enfin qui pût servir d’indications sur les temps et les peuples auxquels ils appartenaient. Exposés à l’air, ces tombeaux se brisèrent pour la plupart ; quelques-uns qui, dit-on, étaient en grès, résistèrent à l’action de l’atmosphère, mais ont disparu depuis. « Plusieurs tailleurs