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BRULON.

notables habitans. Cette maison est desservie par quatre sœurs d’Évron, qui sont chargées par l’acte de donation de l’instruction gratuite des jeunes filles des indigens. Elles donnent en outre des soins aux malades à domicile, et tiennent pensionnat. — Un bureau de charité est en outre, doté d’un revenu de 1,400 fr. — Un autre bienfaiteur, M. Picard de l’Isle, avocat au parlement, qui s’était retiré à Brûlon où il était né, ou dans les environs, et y jouissait de 30,000 livres de revenu, en distribuait la plus grande partie aux indigens du pays, ainsi que le constate cette inscription qu’on lit sur une table de marbre encadrée dans l’un des murs de l’église où il fut inhumé. « Ci-gît M. Charles Picard de l’Isle, avocat au parlement, décédé le 18 avril 1768, âgé de 90 ans, 11 mois, 25 jours. — Qui que tu sois, admire et révère cet homme divin. Pendant sa vie il a distribué son revenu aux pauvres. Brûlon, Poillé, Viré, S.-Ouen, Avessé et Chevillé t’apprendront si, dans le combat même de la mort, il n’a pas pensé au soulagement des affligés. » Sa mémoire et celle de M. Chesnon sont en vénération dans le pays.

Le 8 octobre 1508, Marcé Thion, procureur des habitans de Brûlon, assista comme représentant du Tiers-État, à l’examen de la coutume de la province du Maine, promulguée le 15 du même mois.

BrÛlon est la patrie d’Hamon de la Touche, médecin ; de Claude Chappe qui fut, sinon l’inventeur, du moins le premier qui perfectionna et rendit usuel l’usage des signaux nommés télégraphes ; de Jean-Joseph et de Pierre-François, ses frères, le premier directeur et le second inspecteur des lignes télégraphiques. V. la biographie — Un des premiers ballons qui aient parus en France, fut lancé à Brûlon, par l’abbé Chappe, à la fin de l’année 1784. — Nous devons ajouter ici, qu’une partie des renseignemens historiques de cet article, est extraite de notes curieuses que l’ancien curé Beucher avait soin de consigner à la fin de chaque année, sur les registres de l’état civil.

antiq. P. Penouard, dans ses Essais historiques sur le Maine, croit pouvoir assurer que tout le territoire des anciens doyennés de Brûlon, de Sablé et de Laval, faisait partie de la petite nation ou cité gauloise des Arviens, s’appuyant sur ce que nos anciennes divisions ecclésiastiques correspondaient aux divisions créées par les Romains. Pour ne parler ici que de ce qui concerne le doyenné de Brûlon, qui se composait de 28 paroisses, dont 10 font actuellement partie du canton du même nom, et les 6 autres qui sont Fercé, Maigné,