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BRULON.

exacte et complète des seigneurs de Brûlon. Nous ne pouvons que citer les noms du petit nombre de ceux qu’on trouve relatés à diverses époques, dans différens documens. — Cette seigneurie était annexée, dit le Paige, au château de Viré. Cette assertion me paraît une erreur, comme celle du Cenomania, qui veut que Burchard ait fait don du château de Brûlon à l’abbaye de la Couture, lorsque ce don ne consiste, comme nous venons de le voir, que dans la dotation des prébendes de la chapelle qu’il y fonda. De même, la réunion des seigneuries de Brûlon et de Viré ne dût être que le résultat d’acquisitions. — En 1350, la seigneurie de Brûlon avait le titre de châtellenie. Ménage, dans le supplément manuscrit à son histoire de Sablé, rapporte un acte de cette date, d’après lequel il est rendu hommage, tant lige que simple, à René duc d’Anjou, roi de Sicile, pour cette châtellenie, dépendante de la baronnie de Sablé. En effet, il résulte d’un autre acte daté « du jour et feste de Monsieur Saint-Paul, de l’an de grâce 941, » qu’André de Craon, souche de la première maison de ce nom, prend le titre de sire de Craon et de Bruslon. Il est vrai que Ménage témoigne quelque doute sur l’authenticité de cet acte ; mais, dans un autre, non contesté, donné à Sablé le 28.e jour de janvier 1368, Amauri de Craon, sire de Craon, seigneur de Sablé, prend aussi le titre de chastelain de Bruslon. — Nous avons vu plus haut, au nombre des seigneurs de ce lieu, Burchard ou Bouchard, Geoffroi son fils, et Geoffroi son petit-fils, qui alors en portaient le surnom ; et Payen de Montdoubleau, qui n’était peut-être que seigneur suzerain. La maison de Craon paraît succéder à celle dite de Brûlon. Amauri III de Craon, ne laissant point de postérité, donne la terre de Brûlon à Guillaume de Matefêlon. Il paraît qu’alors le château de l’Isle, (voir son article particulier), peu éloigné de Bruslon, dans la paroisse de Mareil-en-Champagne, était une dépendance de la terre seigneuriale de Brûlon, car, dans un titre du 16 avril 1379, relatif à l’exécution du testament d’Amauri IV de Craon, Guillaume de Matefêlon est qualifié : chevalier, seigneur de l’Isle, près Brûlon. Ou bien encore, Amauri III, n’avait-il donné que la terre de l’Isle à Guillaume, et non celle de Brûlon. — En 1500, la seigneurie de Brûlon était possédée par Pierre de Courthardi, manceau, premier président du parlement de Paris ; elle passa ensuite en celle de Sassenage, qui la posséda longtemps et la vendit à un commerçant de Laval ; puis vint, par héritage, à MM. Maulni, conseiller au présidial du Mans et Vasse, avocat au même présidial, qui la vendirent avec