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BREIL.

pendant lequel elle reçoit deux petites rivières et un grand nombre de ruisseaux et fait mouvoir 20 à 22 moulins dans le département, dont une forge et un moulin à papier.

En 1783, M. Mangin, seigneur de Montmirail, obtint la permission de rendre la Braye flottable pour le transport des bois de sa forêt, en dirigeant les travaux de manière à la rendre facilement navigable, ce qu’il exécuta au moyen de 32 écluses, depuis l’embouchure de cette rivière dans le Loir, jusqu’à sa jonction avec le ruisseau de Coitron. Il était autorisé, pour l’indemniser de ses frais, à percevoir un droit de péage sur toutes les marchandises qui seraient expédiées par cette rivière. Il rendit également le Coitron flottable, ce qui fit donner le nom de Canal du Coitron, à ce système de transport. Les bois de la forêt de Montmirail étaient amenés au bassin de Taillefer, où l’on en formait des trains sur le Coitron, d’où ils descendaient dans la Braye ; ceux de la forêt de Vibraye arrivaient au port de Rougemont, en Valenne, et étaient également disposés en train, dans le lit même de la rivière, dont on détournait les eaux, et ensuite mis à flot. Le défaut d’entretien de ces utiles travaux, a forcé l’administration d’interdire ce flottage en 1807, à cause des nombreuses contestations auxquelles donnait lieu le besoin de réparations. La Braye, dont le lit est profond, et qui coule toujours à pleins bords, pourrait être facilement rendue navigable ; et son flottage pourrait remonter jusqu’à Champrond, c’est-à-dire 12 kil. plus haut qu’il ne remontait autrefois. Outre le transport des bois, elle pourrait servir à celui des charbons, des grains, des cidres, des fers de Vibraye, des verres de Montmirail et de Coudrecieux, des foins, des briques, des pierres, de la chaux et autres productions; elle faciliterait aussi le transport des marchandises du commerce de Nantes et d’Angers, à Bessé, Savigny, Saint-Calais, Vibraye, et même jusqu’à la Ferté-Bernard.

BREETTE, voyez brette.

BREIL (le), BREUIL, BRAIL ; Brogilo, Bralia ; nom qui vient du mot brai (voir l’article précédent) ; de breul, bruel, prés que les vassaux étaient obligés de faucher et de charroyer les foins, pour leur seigneur ; ou de breuil, verger, parc ou bois. Voir plus bas, l’article antiquités. Commune du canton et à 7 kil. 1/2 S. E. de Montfort-le-Rotrou ; de l’arrondissement et à 21 kil. 1/2 E. du Mans. Elle était jadis du doyenné et de l’archidiaconé de Montfort ; du diocèse et de l’élection du Mans. — Distances légales, 7 et 24. kilom.

descript. Bornée au N., par Nuillé-le-Jalais ; au N. E.