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BOUSSE.

hist. civ. Il existe à Bousse une fondation de charité, dotée de 150 fr. de rente sur l’état.

hist. féod. La seigneurie de paroisse, comme nous venons de le dire, appartenait au prieur-curé de Bousse, auquel le seigneur de Courcelles devait une rente de quatre septiers de froment, pour la cession que lui avaient faite les moines de S. Aubin, de leur moulin de Dolans. Outre cette seigneurie, il existait dans la paroisse le fief de la Baumerie, ceux de la Loge et de Bonne-Fontaine, qui relevaient de la seigneurie de Malicorne, et celui de la Poissonnière, qui relevait de Bonne-Fontaine. Celle-ci était comprise dans un aveu rendu en 1414, pour la baronnie de la Flèche, par le duc d’Alençon, au duc d’Anjou. Les terres de Bonne-Fontaine de la Loge, qui étaient en culture, furent plantées en bois et réunies à la garenne des Cerfs, vulgo des Sars, par corruption de langage : cette partie forme environ 4-5 hectares de cette garenne.

antiq. Nous croyons trouver dans le nom de Ramefort ou Romefort, ancien château que l’histoire indique avoir existé sur le territoire de Bousse, là où est encore un moulin du même nom, sur le ruisseau le Loyer, les traces du séjour des Romains dans ce lieu. Ramefort, que l’on prononce encore et avec plus de raison romefort, nous semble indiquer bien positivement un fort construit et occupé par les premiers conquérans des Gaules. La présence de nombreux amas de scories de fer, riches en métal, comme toutes celles qu’on croit être le résultat de l’imperfection des forges à bras dont ils se servaient ; le nom de Romieu que porte une ferme peu éloignée ; celui des Marqueries donné à un petit hameau de la commune, nom que nous avons déjà dit indiquer le lieu où l’on enregistrait et où l’on marquait d’une feuille de lierre au bras, les soldats gaulois qui venaient prendre place dans les légions romaines, sont des indications qui nous semblent confirmatives de notre opinion. Qui sait si le nom de porte de Brigne, n’était point celui d’une issue du camp romain qui pouvait être établi dans cette contrée ?

« En 1429, dit M. de Barante (Hist. des ducs de Bourgogne), le connétable de Richemont s’avançait dans le Maine ; il avait pris Gallerande, Ramefort et Malicorne. » Nos historiens manceaux fixent la prise de ces deux dernières places à l’année 1425, et en font honneur à notre grand capitaine Ambroise de Loré, et aux seigneurs de Rais et de Beaumont. Un historien nomme le seigneur de Beaumanoir, au lieu de celui de Beaumont, alors François II d’Alençon :