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BOURG-LE-ROI.

l’an 1370, Marie Becket, fille de Guillaume, chevalier, maître d’hôtel de la reine de Sicile, seigneur de la châtellenie de Vaux en Blinois, dont sa fille hérita. L’un de leurs descendans, Guillaume de Maridort, épousa en 1504, Renée de Maulni, fille de Pierre, seigneur de S.-Aignan, de Bourg-le-Roi, etc., ce qui fit passer cette seigneurie dans la maison de Maridort. Jean, leur fils, mourut au service du roi, et fut enterré aux grands Cordeliers de Paris. Gilles de Maridort, qui était lieutenant aux gardes, eut 18 enfans de Françoise de Vignolles qu’il épousa en 1613. Un de leurs fils, également nommé Gilles, fut tué au siège de Collioure, où il commandait ce que l’on appelait les Enfans-Perdus ; Louis-Charles, son arrière petit-fils, fut sénéchal du Maine. Les Maridort de Bourg-le-Roi, possédèrent aussi les seigneuries de S.-Ouen-en-Champagne, du Breil, de Lucé, de Doucelles, de Chérancé, de Villedieu, etc. D’après un aveu de 1682, on voit que le fief seigneurial de Bourg-le-Roi avait été saisi sur les héritiers de Gilles de Maridort. Noms féodaux, 610.

historique. Après que Guillaume-le-Roux se fut emparé de la ville du Mans, en 1099, ce prince trouvant la position du Bourg-l’Evêque convenable, pour la conservation de cette partie de la province du Maine entre ses mains, traita de son acquisition, par voie d’échange, avec les chanoines du Mans, à qui ce lieu appartenait, moyennant la concession de différentes rentes et de divers droits féodaux ; il y fit construire une forteresse pour maintenir le pays dans le devoir : c’est depuis lors que Bourg-l’Evêque porta le nom de Bourg-le-Roi.

Henri II, roi d’Angleterre, voulant faire de ce lieu une place considérable, et y attirer des habitans, leur accorda l’exemption des droits de chevalerie, de tailles et de coutumes, qui lui étaient dus. Ces privilèges furent confirmés par les rois de France, Charles V et Charles VI. Les lettres-patentes de Charles V, données à cet effet à Paris, en octobre 1368, « confirment les privilèges accordés par Henri roi d’Angleterre aux habitans de Bourg-le-Roi : Burgus Regius supràm aquam de Moira in Cenomania. »

Plus tard, la seigneurie de Bourg-le-Roi passa, à ce qu’il paraît, avec le Saosnois, aux ducs de Normandie de la maison d’Angleterre, puis aux comtes et ducs d’Alençon. Jean II, duc d’Alençon et baron du Saosnois, étant allé porter du secours à la ville de Laval, attaquée par les Anglais, et ayant appris que ceux-ci devaient profiter de son absence pour assiéger Bourg-le-Roi, les prévint en portant promp-