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BOULOIRE.

ou peut-être Queurie, appartenant à la famille Cailleau du Mans. En 1393, Gillette la Bouyne, veuve de Jean Quarré, bourgeois du Mans, rend aveu pour ce fief, qu’elle tient à foi et hommage lige ( ?).

hist. civ. A la fin d’août 1681, la ville de Bouloire fut presque totalement brûlée. Le château, les murs de l’église, la maison vicariale, où fut transporté le S.-Sacrement, et la chapelle du cimetière, échappèrent seuls à cet accident. Bouloire, abandonné à ses propres ressources, ne put être reconstruit en entier : de-là les ruines ou anciennes fondations accompagnées de charbon, que l’on rencontre de toutes parts ; différens noms de rues, de fermes et maisons, comme la Houssaie, la Volerie, la Jugerie ; un espace de terrain appelé le Marché du Coin ; un autre assez vaste, coupé en différens sens par de petites ruelles, qu’on croit avoir été des rues autrefois ; qui tous sont présumés avoir dépendu de la ville incendiée, et avoir occupé un espace égal à celui du bourg actuel, au nord de celui-ci. Il y avait, dit-on, des tanneries dans ce quartier que l’on appelait alors S.-georges- de-la-forêt, nom qui porte à croire que la forêt de Bois-Gaudin, dont les bois des Loges paraissent être les restes, s’étendait beaucoup au N. et au N. O.

Bouloire possédait, à l’époque de la révolution, un bureau de la marque des toiles et des fers ; un grenier à sel établi en 1694, qui approvisionnait 25 paroisses. Avant cette époque, Bouloire n’avait qu’une chambre ou magasin de celui de la Ferté-Bernard, dont les officiers venaient distribuer cette denrée à certains jours. Le prix du sel y était fixé à 7 liv. 5 s. le quintal. Il y existait aussi un entrepôt de tabac, dont les produits étaient recherchés à cause de l’odeur de rose que l’entreposeur savait lui procurer. Il y avait un collège, dont le principal était à la présentation du seigneur, du curé et des habitans : le prêtre qui en était chargé, acquittait aussi les fondations de la chapelle du bois des Guérets.

antiq. Près du bourg de Bouloire, en arrivant par le chemin du Grand-Lucé, on trouve un carrefour triangulaire qui était hérissé de gros blocs de grès, qu’on appelle perrons dans le pays, sur l’un desquels on montrait le pas de la fée : on nommait ce carrefour le Cimetière aux Sorcières. Depuis l’époque où le savant Eloi Johanneau a observé ce lieu, les perrons ont été exploités comme carrière de la route royale n.° 157, et le Pas de la Fée a disparu. — Le château, véritable forteresse du moyen âge, est une construction dont les ouvertures des croisées sont en croix