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BONNÉTABLE.

cousin, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escrit de Paris le 26.e jour de septembre 1585. Signé Henry ; contresigné Brulard. » — Une autre lettre de chancellerie, de Louis XIV, à son envoyé auprès de l’évêque de Cologne, écrite en chiffres, est conservée dans les mêmes archives : elle nous a paru offrir peu d’intérêt.

François de Harcourt, baron de Tilly, seigneur de Bonnestable, assista en personne à l’examen et à la publication de la Coutume du Maine, les 8 et 15 octobre 1508.

historiq. L’histoire apprend peu de chose sur les événemens dont Bonnétable fut le théâtre, pendant les guerres qui ravagèrent si longtemps la province. On sait seulement qu’après les conférences infructueuses qui eurent lieu à la Ferté-Bernard, entre Philippe-Auguste et Henri II d’Angleterre, Philippe s’avança dans le Maine et prit Bonnétable, avec les autres villes des environs et celle du Mans. — Il n’est pas douteux que lors du siège de la Ferté-Bernard, fait en 1590 par le prince de Conti pour le roi, la ville de Bonnétable,qui appartenait dès-lors au prince, n’eut fait de bonne heure sa soumission. — Pendant la disette de 1738 et de 1739, le peuple, qui manquait de pain, ayant eu recours aux armes pour s’en procurer, il y eut à Bonnétable une violente insurrection. — Le 20 mai 1795, les chouans surprirent la ville de Bonnétable, désarmèrent les habitans en plein jour, renversèrent l’arbre de la liberté, brûlèrent les archives publiques et pillèrent plusieurs maisons. On remarquait peu d’étrangers dans ce rassemblement formé de gens du pays. — M. Vaysse de Villiers se trompe lorsqu’il dit dans son Itinéraire descriptif, que « le nom de malestable n’était sans doute qu’un sobriquet, imaginé par les malins du pays. » C’était alors un nom, comme beaucoup d’autres, caractéristique de sa situation ; et, ce qui le prouve, c’est qu’une commune du Perche, porte encore ce même nom.

hist. civ. Outre sa juridiction seigneuriale, la ville de Bonnétable possédait un grenier à sel, établi lors de la division de celui de la Ferté-Bernard, en 1694 : auparavant, elle n’avait qu’une chambre ou magasin de celui de la Ferté. Ce grenier était régi par un président, un grenelier, un contrôleur, et un greffier. Dix-neuf paroisses s’y approvisionnaient : en 1700, il s’y distribuait 18 muids de sel, dont le prix était fixé à 7 liv. le quintal. Bonnétable avait aussi un Hôtel-de-Ville et une brigade de maréchaussée.

Son collège fut fondé dans le 16.e siècle, par le prêtre Thiars qui, par son testament, légua pour cet effet, une maison dans la ville et un domaine rural. Une demoiselle