Page:Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Tome I - Julien Remy Pesche.djvu/682

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
BONNÉTABLE.

en grande quantité, à l’E., une espèce de pommes de Reinette-Dorée, qui s’exporte dans les villes environnantes, et jusqu’à Paris. Excepté de l’O. au N., ce canton est passablement couvert et boisé : ses massifs principaux, sont les forêts de Bonnétable ou de Clossay, et de Halais ou de Goyette, comprenant ensemble 900 hectares, essence de chêne et de hêtre, en majeure partie ; de tremble et de charme, pour le surplus ; elles produisent quelques pièces de marine, des merrains, bois de corde, etc., et du charbon.

Quoique les chevaux et les bœufs soient de très-médiocre espèce, par le défaut de fourrages suffisans et de soins donnés à leur reproduction, cependant, il s’y fait un certain nombre d’élèves des premiers, qui se vendent jeunes, comme poulains ; et beaucoup des autres, qu’on nomme taurailles, dans le pays. On y nourrit des moutons, en petite quantité, par chaque ferme, dont la laine est en grande partie consommée par les habitans ; beaucoup de chèvres, et un petit nombre de ruches ; mais l’une des principales ressources du cultivateur, consiste dans la nourriture des porcs, qui, avec le cidre, servent en grande partie à payer les fermages. — Propriétés rurales extrêmement divisées ; très-peu de fermes de 35 à 40 hectares ; beaucoup, au contraire, de 12 à 15, et de bordages, dont la culture se fait à bras. — Baux de 9 ans, pour les fermes principales ; conditionnés, de 6 ou 9, pour celles inférieures et les bordages. — Assolement triennal et quadriennal ; charrues traînées, en majeure partie, par bœufs et chevaux. — L’exploitation des forêts occupe quelques journaliers ; un grand nombre d’autres, hommes et femmes vont aider aux récoltes en Beauce et dans l’Orléanais ; quelques-uns, femmes et enfans, se rendent aux vendanges de cette dernière province, du Blaisois et du Vendômois : le gain des uns et des autres, est l’hypothèque principale des loyers de leurs chétives habitations.

L’industrie manufacturière du canton de Bonnétable, qui consistait principalement dans la fabrication des étamines, avant la révolution, est désavantageusement remplacée par celle des toiles communes et canevas, fabrique de la Ferté-Bernard ; et des cotonnades. On compte trois tanneries et deux corroiries, placées au chef— lieu ; trois chaussumeries, deux tuileries et deux poteries ; des carrières de grès exploitées pour le pavage des routes, des villes et bourgs circonvoisins ; exploitation du calcaire et du grès à bâtir, etc.

Le chef-lieu possède seul des foires et de forts marchés, où se fait un commerce assez considérable en grains, bestiaux,