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BERNAY.

étant sur le point de faire le voyage de la Terre-Sainte, recommanda son fils aux religieux de la même abbaye, et leur donna la propriété de quelques terres, vignes et prairies qu’il possédait encore dans la paroisse de Bernay, avec un moulin et tous les droits féodaux qu’il y pouvait prétendre ; donation qui fut ratifiée par Hugues son fils. Voir pour la maison de Chaource, l’article saint-symphorien, et l’article sourches, ainsi qu’on prononce aujourd’hui.

hist. féod. La seigneurie de paroisse était annexée au fief de Biest, réuni au marquisat de Sourches en Saint-Symphorien : la juridiction de ce marquisat, exercée par un bailli, un procureur fiscal et un greffier, dont les appels allaient à Sainte-Suzanne et à la Flèche, tenait à Bernay ; ses fourches patibulaires étaient également sur cette paroisse, au tertre des Bouderies, lieu très-élevé et dont l’horizon s’étend de 3 à 4 myriamètres.

Il y avait en outre à Bernay, le fief de la Roche-Tabari, réuni à la terre de Bordigné, appartenant encore aujourd’hui à la famille Thébaudin de Bordigné, originaire du Maine, qui s’est distinguée dans la magistrature, tant au présidial du Mans, que dans les cours supérieures à Paris ; celui de Quincé, qui de la famille Champion passa par mariage à celle de Tilly ; et celui de Chassai, appartenant à l’abbaye de la Couture du Mans : tous ces fiefs relevaient du marquisat de Sourches.

hist. civ. A une époque qu’on n’indique pas, Matignon, prêtre, fonda un collège à Bernay, dont le principal était à la nomination du curé, du syndic de la paroisse et des religieux de la Couture. — Le 8 janvier 1795, Bernay et plusieurs communes circonvoisines, furent le théâtre de voies de fait de la part des chouans. — Dans des notes fort intéressantes, qui m’ont été adressées par une personne respectable du pays, je trouve une nomenclature d’épithètes données vulgairement aux habitans de plusieurs communes de ce canton, d’après laquelle ceux-ci sont appelés les glorieux de Bernay. — Cette commune a produit Jean Bourdigné, historien. Voir la biographie.

hydrog. La rivière de Vègre arrose Bernay du N. au S. O. ; le ruisseau de Neuvy y coule du N. E. à l’O., et se perd dans la précédente, sur son territoire. — Moulin du Bourg, à blé, sur la Vègre.

géolog. Minéral. Sol montueux dans les parties O. et S. ; terrain secondaire offrant le calcaire jurassique à la superficie du sol, dont il existe des carrières immenses de la plus belle pierre de taille connue, d’un grain fin, égal et serré ; on y trouve aussi des marnes grises, dans lesquelles on rencontre