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PRÉCIS HISTORIQUE,

dorent fixer des limites précises pour l’exercice de leur juridiction spirituelle. Elles s’étendaient assez avant, au sud, du côté du Vendomois ; mais elles furent bien plus restreintes à l’est et à l’ouest, puisqu’elles restèrent en deçà de la Flèche, de ce dernier côté, et que de l’autre elles s’étendirent peu au-delà de la Ferté-Bernard.

Ainsi, après avoir fait connaître précédemment quelle était l’étendue du pays des Cénomans, nous devons ajouter ici que celle du Maine ou du diocèse du Mans, beaucoup plus considérable, était d’environ dix-neuf à vingt lieues, de vingt-cinq au degré, du nord au sud, ou d’Alençon au Lude ; et de trente-huit à quarante, dans son plus grand diamètre, de l’ouest-nord-ouest à l’est-sud-est, ou de Landivi à Ambloy.

Peut-être n’est-il pas superflu, non plus, de mettre sous les yeux du lecteur le portrait moral qu’a tracé des Armoricains, un auteur du moyen âge. Les Cénomans, les Diablintes et les Arviens, ne paraissent pas avoir différé beaucoup de ces peuples, que l’on a peints d’un caractère inconstant, inquiet et turbulent, caractère aussi incompatible avec l’état de servitude, qu’avec celui d’une sage liberté.

« Gens inter geminos notissima clauditur amnes,
Armoricana priùs veterî cognomine dicta,
Torva, ferox, ventosa, procax, incaula, rebellis.
Inconstans, disparque sibi novitatis amore,
Prodiga verborum, sed non et prodigia facti. »

Ericus Monachus.

« Peuple célèbre, que l’on désignait jadis sous le nom d’Armoricain, et qui habite entre deux grands fleuves (la Seine et la Loire). Il a le regard farouche, l’aspect menaçant ; est orgueilleux et cruel, impétueux, imprudent, jamais soumis ; inconstant par amour de la nouveauté ; promet beaucoup et agit peu. »