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BELIN.

lard, sire d’Antenaise, baron de Pirmil, dont nous avons parlé : elle passa, après plusieurs venditions, à Guillaume Becket, parent du fameux Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, puis, par le mariage d’une fille de Guillaume, à Jacques de Maridort, de la famille des comtes de Warwic, également célèbre dans l’histoire d’Angleterre ; ensuite par acquêt, au cardinal de Richelieu qui, après y avoir ébauché la construction d’un magnifique château nommé le Plessis, la revendit à François de Faudoas, lequel délaissa le château de Belin, pour venir occuper celui-ci. La châtellenie de Vaux était, comme on l’a vu, le fief dominant de tout le Belinois ; sa réunion avec le fief de Belin, sous le titre de Comté de Belin et Châtellenie de Vaux, en faisait une terre suzeraine dont la mouvance s’étendait sur 24 paroisses environnantes, celles du Belinois, proprement dit, comprises ; et jusques dans la ville du Mans, où la châtellenie de Vaux possédait deux hôtels, situés dans une rue qui portait son nom. Depuis cette réunion, cette terre passa par alliance dans les maisons de Rochechouart, de Turpin de Crissé, de Mégrigny, d’Helmstadt ; ensuite, par acquisition, dans la famille de Rollier de Madrelle, qui, s’étant alliée avec celle de Maridort, a fait rentrer cette terre dans la famille des anciens possesseurs. M. l’abbé Rottier de Moncé, chanoine honoraire du Mans, unique héritier de ce qui reste aujourd’hui de cette terre, la transmettra à M. de Courcival, son neveu. C’est à l’obligeance et au savoir de M. l’abbé de Moncé, possesseur des titres et des anciens manuscrits relatifs à l’histoire des terres de Vaux et de Belin, que nous devons une partie des matériaux dont nous nous servons pour la rédaction de cet article et de ceux des différentes communes du Belinois, qui, sur une surface de 12 à 13 kilom. carrés, et sur un territoire assez peu fertile, offrent cependant un nombre considérable de belles propriétés, bien bâties, et ornées de dehors agréables et soignés.

Les comté de Belin et châtellenie de Vaux possédaient, comme on l’a dit, une haute justice, dont le siège tenait dans le hameau de Ponthibaud. Elle était exercée par un bailli, un lieutenant, un procureur-fiscal et un greffier, et avait une salle d’audience, des avocats, des huissiers ; une prison, un carcan, des fourches patibulaires, et nécessairement un bourreau. Il paraît que chaque tenue d’audience s’y partageait en plusieurs séances ou vacations, qui étaient interrompues par un dîner et terminées par un second repas, après lequel chacun regagnait son domicile ; de-là, sans doute, le dicton épigrammatique du pays, en parlant d’un gourmand : « Il