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BELIN.

descendait. — Jean Ier d’Averton, sire de Belin, fait faire en 1456, une enquête pour prouver que la terre de Belin avait une haute justice, avant le don que Guillaume Chamaillard lui en avait concédé. Il résulta de cette enquête, dit Lepaige, la preuve testimoniale qu’avant 1358, le bailli de Belin avait condamné juridiquement une truie à être pendue aux fourches patibulaires de Belin, près l’étang Hay, pour avoir étranglé un enfant. L’histoire de cette truie ne put être le résultat de cette enquête, puisqu’elle confirme au contraire ce don. Lors de ce procès, Jacques de Maridort, alors châtelain de Vaux, voulut inquiéter le seigneur de Belin son vassal, pour cet acte de haute justice ; mais un accord fut fait entre eux, dont le titre était déposé dans les archives du château de Belin ; on y lit textuellement : « Ouisse que messire Jacques de Maridort dit au sire de Belin, je pense (je consens) que vous fessiez pendre cette truye, c’est votre droit, je n’y demande rien et ne pense point à le débattre, ni avoir la justice ravissante que le sire d’Antenaise vous a donnée : Petit pus, petit min', la chouse ne se récole du jour. » Les condamnations judiciaires d’animaux sont communes dans le moyen âge : on a cité un semblable jugement rendu contre un porc, pour une cause pareille, à Bailleul, département du Nord ; un autre contre un taureau, condamné à être brûlé, à Sommerville en Lorraine ; et un autre à être pendu, en 1499, dans la même province. Notre pays lui seul, fournit un second jugement semblable, rendu à Courgains, proche Mamers, où le lieu de l’exécution porte encore le nom de Gibet à la Truie.

Un fils de Jean III d’Averton, qui était Grand-Chantre de la cathédrale du Mans, devint Légat du Pape. Il plaida avec le chapitre de cette cathédrale, sur la résidence que ses confrères exigeaient de lui, et dont il se croyait dispensé par sa qualité de Légat. Une fille de Payen III d’Averton, épousa le ligueur Jacques d’Humières, gouverneur de Péronne ; et une autre, nommée Benée, Jean-François de Faudoas-Sérillac, qui prit le titre de François I.er d’Averton, seigneur et comte de Belin, qui fut aussi un ligueur célèbre, et rendit Paris, dont il était gouverneur, à Henri IV, conjointement avec le duc de Brissac : suivant Henri IV lui-même, il faudrait écrire vendit, au lieu de rendit. Ce François I.er devint la tige des comtes de Belin et d’Averton ; de la maison de Faudoas-Sérillac.

La terre de Vaux, dont le château détruit depuis longtemps, était situé dans la paroisse de Moncé, présente pour son plus ancien seigneur connu, Guillaume Chamail-