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BELIN.

S.-Gervais et Moncé, pour faire guet et garde au fort de Belin, qui est près de la frontière des ennemis. » Autre ordre donné la même année aux habitans des paroisses d’Ecommoy, Theloché et Laigné, « de faire guet et reguet, garde et réparations, chacun en son rang, à la forteresse de Belin » et donné à André d’Averton, sire de Belin, plein pouvoir et autorité de contraindre tous et chacun desdits habitans par toutes voies et menaces. » Autre ordre donné en 1380, par Louis, fils de France, duc d’Anjou et comte du Maine, audit d’Averton, sire de Belin, par lequel il entend « que les habitans de S.-Ouen, d’Ecommoy, de S.-Biez, de Theloché, de S.-Gervais et de Moncé, lesquels sont sa seigneurie, fassent guet, reguet et deffense, au fort de Belin deffensable, avec deffense de contredire à venir au dit lieu pour faire guet et reguet et deffense, et pour y retraire leur biens et leurs personnes, qu’à soit ce que maintenant de monseigneur et maître soyent sur le champ grands et forts ; enjoint audit seigneur de Belin d’y faire contraindre tous les habitans par sergent ou par son capitaine, par tous les appellemens et contraintes. » Autre ordre, enfin, donné dans la même année au seigneur de Belin « de contraindre tous les habitans de S.-Ouen, S.-Biez, Ecommoy, Laigné et S.-Gervais, par prise de corps et de biens, pour réparer et fortifier le châtel et douves de Belin. »

Les plus anciens seigneurs de Belin connus, sont Baudouin et Gui de Belin, qui ayant suivi S.-Louis à la croisade de 1250, furent faits l’un sénéchal et l’autre connétable de Chypre. Guillaume d’Orne ou d’Ourne, qui leur succède en 1282, paraît avoir épousé une fille de l’un d’eux. Après lui vient André d’Averton I.er du nom, lequel était seigneur de Belin en 1312. On ne dit pas si c’est par alliance qu’André, qui tenait son surnom d’Averton, d’une paroisse du Passais Manceau, devint seigneur de Belin. Son fils André II, épouse, avant l’an 1315, une fille de Guillaume Chamaillard, sire d’Antenaise, qui était seigneur de Vaux, terre suzeraine du Belinois. En 1358, Guillaume Chamaillard donne à André d’Averton, son gendre, par perpétuelle aumône (perpétuel don), pour lui et ses héritiers, la haute justice de Belin. André II se présente en 1347, à l’assise de Jupilles, pour réclamer son droit de pacage dans la forêt de Bersay. On voit, par des aveux de 1662 et 1669, que ce droit était annexé à la terre seigneuriale d’Ourne, d’où il est aisé d’inférer qu’André I.er d’Averton tenait ce droit de Guillaume d’Ourne, nommé plus haut, dont il