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BELIN.

BEL-AIR, nom donné à une colline assez élevée, sur laquelle est assise la petite ville de Montmirail et son château ; à ses pieds se trouve le bourg de Melleray qu’elle domine au N. O. On donne à cette colline, d’où la vue s’étend jusqu’à 5 myriamètres, dans plusieurs directions, de 130 à 135 mètr. d’élévation. D’autres monticules portent le nom de Bel-Air, dans le département, mais aucun n’est aussi élevé.

BELIN, Comté de BELIN ; BELINOIS, BELINOIS ; Pagus Belinus ; noms donnés à une petite contrée de l’ancien Maine, dont l’extrémité N. n’est éloignée que de 12 kilom. au S. de la ville du Mans. Le Belinois, dont le nom en Celtique veut dire faible, petit, se composait principalement de sept paroisses qui sont : Moncé, Laigné, S.-Gervais, S.-Ouen, S.-Biez, Theloché et Ecommoy, auxquelles on peut ajouter Brettes et Mulsanne ; les cinq premières prennent ordinairement le surnom d’en Belin. Ces paroisses sont toutes actuellement des communes du canton d’Ecommoy.

Suivant la tradition, et même, dit-on, d’après un ancien manuscrit, qui n’a probablement rien d’authentique, les Romains ayant établi une station dans le Belinois, y auraient construit un fort, sur une élévation, où est actuellement le château de Belin, dans le territoire de la commune de S.-Ouen. Cet ancien fort aurait même offert des inscriptions qui auraient constaté son extrême antiquité, puisqu’on y lisait le nom de César. Sans nier absolument que le château actuel de Belin, ait pu avoir été construit dans un emplacement occupé jadis par les Romains, nous pouvons assurer qu’il ne reste actuellement aucun vestige, aucunes traces de cette ancienne construction. Les ruines de ce château, encore bien conservées et bien caractérisées, offrent dans leurs nombreuses ouvertures en croix de pierre et à encadremens à moulures et à filets, tous les caractères d’une construction remontant au 12.e siècle au plus ; sa chapelle, reconnaissable à ses croisées tréflées et ogives, aux arceaux de sa voûte, semble même être postérieure d’un siècle, à l’époque que nous fixons : elle est placée au milieu de la façade nord, ce que nous avons remarqué dans la chapelle du château d’Assé-le-Riboul, auquel celui-là ressemble sous tous les rapports, si ce n’est qu’il n’est pas placé sur une motte, ou monticule construit de mains d’hommes. On assure que les Romains ont campé, pendant leur long séjour dans le pays, sur une butte assez élevée, appelée le Vieux-Mans, dominant à l’ouest le hameau de Ponthibaud et le village de Moncé-en-Belin, Mons Cesaris. Cette station était peu éloignée d’un passage de la rivière de Sarthe, qui a donné à un village

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