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PRÉCIS HISTORIQUE,

époque, sous les ordres d’un de leurs princes nommé Chilpéric, s’emparèrent de la première Lyonnaise, dont la métropole était Lyon. Un corps nombreux d’Allemands, favorisé à ce qu’on croit par les Bourguignons, pénétra dans la Gaule à cette époque, et s’avança vers la Loire. Alors Chilpéric, allié des Armoricains et de Syagrius leur chef, qui, comme son père, portait le titre de comte de Soissons, appelant à son secours les Saxons et leur roi Odoacre, combattit les Allemands et les défit totalement.

Clovis, âgé de quinze ans, succéda à Childéric son père, mort en 481. Profitant des troubles de la Bourgogne, agitée par les factions et par les crimes de Gondebaut, et des dispositions favorables dans lesquelles les persécutions d’Euric, arien, contre les catholiques, menaient les peuples et le clergé en faveur des Francs ; ce jeune prince franchit la Seine, en 486, parut en armes dans les Armoriques, et défit Syagrius qui défendit vaillamment l’indépendance de sa patrie, mais qui, trahi par la fortune et s’étant réfugié chez Alaric, fut livré lâchement par ce prince à son vainqueur.

Le triomphe de Clovis entraîna la soumission des contrées Armoricaines, dont le nouvel état d’indépendance ne dura que soixante-quinze ans, environ. On peut croire que cette période fut plus courte pour le Maine. Dès le règne de Childéric, fils de Mérovée, les Francs, à ce qu’il paraît, avaient pénétré vers les extrémités de la troisième Lyonnaise, en signalant leurs courses, comme nous l’avons vu, par le carnage, l’incendie et la dévastation. Il est probable que c’est dans une de ces courses qu’ils détachèrent la Cénomainie de la confédération Armoricaine, et qu’un de leurs chefs y fixa sa résidence sous le titre de roi. Ce roi était Regnomer, parent de Clovis.

Les Gaulois, sous la domination romaine, étaient devenus en partie Romains. Costume, armes, langage, mœurs, religion, tout devint à-peu-près uniforme, c’est-à-dire que