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XXXIX
SECONDE ÉPOQUE.

sauva probablement la Gaule d’un état de barbarie tel que celui des peuplades de l’Afrique ou du Thibet. Ainsi, trois siècles après, la victoire remportée par Charles-Martel, sur les Musulmans, près de Poitiers, procura à la Gaule l’honneur d’avoir préservé deux fois la civilisation de l’Europe, qu’eussent éteinte ou arrêtée ces sauvages conquérans.

Egidius, gaulois, décoré du titre de patrice romain, qui commandait la milice dans les Armoriques, voyant la chute de l’empire consommée, après la mort de Majorien, conçut l’idée de l’alliance des Armoricains avec les Francs. Ayant vaincu Childéric leur roi, il régna sur cette nation pendant quatre ans, au bout desquels il perdit la couronne, qui fut rendue à Childéric. Egidius resta néanmoins l’ami de ce prince et de sa nation, et devint même leur allié, puisqu’ils combattirent ensemble les Visigoths, les Alains établis sur les bords de la Loire, et les Saxons commandés par Odoacre leur roi, qui, ayant débarqué sur les côtes de la Bretagne, avaient pénétré jusqu’aux portes d’Orléans.

Syagrius, fils d’Egidius, hérita du pouvoir et du crédit de son père dans les Armoriques. Un autre chef de la milice dans les Gaules, Paulus, auquel on donna le titre de comte, marchant contre les Saxons, qui ayant remonté la Loire s’étaient emparés d’Angers, fut défait et tué par eux. Childéric et les Francs qui semblaient avoir remplacé les Romains dans l’emploi de défendre les Gaules, arrivèrent trop tard au secours de Paulus, mais vengèrent sa mort en taillant en pièces les Saxons qu’ils chassèrent de l’Anjou.

La chute de l’empire romain était consommée dans la Gaule ; mais les peuples du nord la menaçaient d’un nouvel envahissement. Les Armoriques seules étaient encore en armes pour la conservation de leur indépendance, lorsque, en 477, Euric roi des Visigots et maître de l’Espagne, qui s’était emparé d’Arles et de Marseille, accorda une paix honorable aux Armoricains. Les Bourguignons, à la même