Page:Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Tome I - Julien Remy Pesche.djvu/623

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
BEAULIEU.

réguliers, et fut mise en commande en 1572 et donnée à ce titre au célèbre Cardinal Charles de Bourbon, que la Ligue nomma roi, sous le titre de Charles X. Le nombre des abbés commendataires fut de 12 ou de 13. On compte parmi les premiers, Félix, le 15.e d’entre eux, homme fort savant, qui vivait en 1427, et qui transigea avec l’évêque Adam, pour le droit de pèche dans la rivière de Sarthe ; Gui Ier du Parc, le 19.e, qui en 1481, aux assises publiques de Sillé, reconnut que les barons de Sillé étaient fondateurs de son abbaye. Parmi les seconds, on remarque le 2.e Charles Ronsard, pourvu en 1575, frère du poëte Ronsard ; Charles et Emmanuel de Beaumanoir, qui tous deux devinrent évêques du Mans : ce fut ce dernier qui, en 1642, introduisit dans cette abbaye la réforme des chanoines de S. Augustin ; Cohon, qui fut évêque de Nîmes, puis de Dôle, et prêcha au sacre de Louis XIV ; enfin, le dernier, l’abbé de Montesquiou, ministre de Louis XVIII à la restauration. — L’abbé de Beaulieu avait, dans le diocèse, la présentation à 30 cures, dont 23 prieurés conventuels : 13 seulement appartiennent aujourd’hui au département, savoir : S.-Pavin-de la-Cité (du Mans), supprimée, chapelle que l’évêque Hildebert avait donnée à l’abbaye et érigée en paroisse ; Chauffour, Degré, Rouillon, S.-Saturnin, Rouessé-Fontaine, Thoiré-sous-Contensor, Dissay-sous-Courcillon, Auvers-sous-Montfaucon, Brains, Vouvray-sur-Huisne, S.-Aubin-des-Coudrais, Vernie. Les religieux présentaient à celle de la Magdeleine, où était située l’abbaye, supprimée aujourd’hui. — Il existait dans l’église de Beaulieu, une ancienne confrérie de S. Marcou ou Marculf, dont cette église possédait les reliques : les membres de cette confrérie, en très-grand nombre, s’y rendaient en dévotion chaque année le premier mai. De même, le chapitre de la Cathédrale y venait en procession, le lundi de Pâques, prier sur le tombeau de l’archidiacre Philippe, leur ancien confrère, l’un des fondateurs du monastère, qui y était inhumé.

Le 20 décembre 1408, l’abbé de Beaulieu assista par procureur, à l’assemblée du clergé du diocèse, convoqué par l’évêque Adam Châtelain pour conférer « sur ce qu’ils avaient à faire au sujet de la tenue du concile de Pise. » — En 1508, le 8 octobre et jours suivans, frère Jean Dabatan, prieur, assista au nom de l’Abbé et des Religieux de Beaulieu, à l’examen de la Coutume du Maine, et le 15 du même mois à l’acte de sa publication. — Un arrêt du conseil d’état du 14 janvier 1658, obligea les moines de Beaulieu, à fournir à l’hôpital-général du Mans, en remplacement