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BAZOGE.

la route royale de Paris à Nantes. Deux petites places, plantées d’arbres, et d’assez jolies maisons ornent ce bourg, à l’une des extrémités duquel on remarque le château qui porte son nom. — L’église, l’une des plus intéressantes du département, a tous les caractères d’une très-ancienne construction du genre roman. Porte occidentale à plein-cintre, avec moulures rondes et en zigzags ; colonnes à chapiteaux représentant des oiseaux, des feuillages, des têtes grotesques ; ouverture des croisées et des arcades intérieures à plein-cintre et légèrement ogives ; couloirs ou dégagemens latéraux, conduisant des branches de la croix dans la nef, outre l’arcade principale ; apside circulaire, un peu anguleuse à la tête ; chaire en pierre, appartenant à la masse du pilier auquel elle est adossée ; belle tour du clocher, percée de deux ouvertures allongées et cintrées sur chaque face et d’une autre ronde au-dessus, ornées de moulures ; contreforts plats sur les angles de cette tour ; toit pyramidal assez raccourci, remplaçant une flèche fort allongée, qui fut abattue, comme celle de l’église S.-Thomas de la Flèche, par l’ouragan du 18 décembre 1725. — Cimetière attenant au bourg, au S. O., sans clôtures : deux anciens cimetières qui existaient dans l’intérieur du bourg, dont l’un entourait l’église, furent supprimés il y a environ 80 ans.

populat. Portée à 271 feux avant la révolution, elle est aujourd’hui de 428, qui se composent de 888 indiv. mâles, 914 fem., Tot., 1802 ; dont 784 dans le bourg. Les deux principaux hameaux, la Beste et Marigné, comptent l’un 30 et l’autre 50 individus.

Mouv. décenn. De 1793 à 1802, inclusiv. : mar., 117 ; naiss., 445 ; déc., 337. — De 1803 à 1812 : mar., 134 ; naiss., 483 ; décès, 392. — De 1813 à 1822 : mar., 131 ; naiss, 511 ; déc, 349.

hist. ecclés. L’église de Bazouges, dédiée à S. Aubin, fut fondée en 1008, d’après une ancienne chartre. « Il ne reste rien de cet édifice, dit-on, que le portail qui en est séparé, et ne fait pas corps avec la nouvelle construction. » Sans nier qu’il y ait des parties de cette église qui soient postérieures à la construction primitive, la description que nous en donnons plus haut ne permet guères de croire qu’il n’en soit resté que le portail, à moins que le nouvel édifice n’ait été construit exactement sur le modèle de l’ancien. — La cure était à la présentation de l’abbé de S.-Serge d’Angers. Dix chapelles étaient annexées à cette cure, dont la Grande-Chapelle, qui exigeait résidence ; celle du Petit-Chêne-de-la-Grange, alias de la Fontaine, à laquelle présentait le