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BAZOGE.

autorisa, pour les en récompenser, à s’élire un roi et à se réunir dans la Basilique du Palais.

Quoiqu’il ne nous reste aucun document historique qui confirme pour la commune que nous décrivons une semblable étymologie, ce lieu était si voisin de la voie romaine qui conduisait de Subdunum, la capitale des Cénomans, à Noiodunum, la capitale des Diablentes, qu’il est très -naturel de croire que le nom de la Bazoge est le dernier vestige d’un établissement romain, du genre de ceux dont je viens de parler, qui a dû y exister autrefois. Le nom de Marqueterie, que porte une ferme peu éloignée de la Bazoge, sur la lisière de la forêt de Lavardin, indique un établissement romain : c’était, suivant M. Bodin, Recherches sur le Haut-Anjou, un bâtiment où l’on inscrivait et où l’on marquait d’une feuille de lierre au bras droit, les Gaulois qui venaient se ranger sous les aigles romaines. — La voie dont je viens de parler, se dirigeait du Mans à Jublains, c’est-à-dire au N. O. ; mais il est probable qu’elle ne s’écartait pas trop, pendant les premiers milles, des bords de la Sarthe, à-peu-près dans la direction de la route actuelle du Mans à Alençon, puisqu’on en voit encore des vestiges, à la gauche et tout près de cette route, dans les bois de Monthéard, en face de Neuville-sur-Sarthe ; à la Croix-de-Villée, au Mortier, dans les bois dits de la Bazoge, enfin, à la Croix-des-Buis, à l’extrémité N. E. de ces bois. C’est en extrayant de la grave pour la route d’Alençon, qu’on a découvert cette voie, dont la largeur paraît être d’à-peu-près 8 mètres, et la longueur de chaque partie découverte de 250 mètres : elle était construite, ainsi que les Romains en avaient l’habitude, en scories de fer bien encaissées. — On a trouvé sur le territoire de la Bazoge des médailles romaines et des scories de forges à bras en monceaux.

hydrogr. La rivière de Sarthe arrose la commune à l’E., en coulant du N. au S., et passe à 2 kilom. 2 hect. à l’E. du bourg ; le Mortier, ruisseau, qui des hauteurs de l’ancien presbytère se dirige à l’E., et se jette dans la Sarthe au-dessus des Guêpières, après un cours de 6 k. ; celui de Pont-Cherrau, au N, N.-E, 4 k. de cours ; celui de Rue-Pierrée, au N. E. ; celui de la Courbe, qui borne la commune au N. O., ayant un cours de 8 k. 5 h. sur son territoire ; enfin, celui de Bellande, qui la borne au N. O., cours 2 k. 6 h. — Moulin à blé de la Courbe, sur le ruiss. de ce nom.

géolog. Terrain irrégulier, coupé par une chaîne de collines qui circonscrit la commune du S, au N, O., par