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BALLON.

de pommiers, dont les principales variétés sont : le Fréquin, plusieurs sous-variétés ; la Grisette, le Roux-Durand, Jamot, Bois-Droit et Doux-amer, donnent un cidre doux et agréable, qui se conserve peu et ne s’exporte que dans les environs ; peu de poiriers. — Beurre estimé, volailles, oies grasses en quantité, œufs et menues denrées. — Quelques élèves de chevaux, du prix de 1000 à 1200 fr., mais en trop petit nombre ; élèves de taureaux et de jeunes vaches, engrais de porcs ; peu de moutons, de chèvres, d’abeilles. — Beaucoup de bois et de charbon, moins cependant qu’autrefois, la partie S. du canton ayant été beaucoup déboisée depuis vingt-cinq ans. — Extraction en assez grande quantité des huiles de chenevis, consommées dans le pays. — Propriétés rurales très-divisées ; un petit nombre de terres dont le fermage s’élève de deux mille quatre cents à quatre mille francs ; baux de neuf ans, à prix d’argent ; assolement quadriennal dans les moyennes et grandes fermes, triennal dans les petites et les bordages ; labours faits généralement à la charrue, dont les 3/5.es sont traînées par les chevaux seuls, le surplus par bœufs et chevaux. — Les seuls engrais employés sont la marne et les fumiers produits par les animaux domestiques ; l’emploi du plâtre, dont on a fait l’essai, a été abandonné.

On lit dans l’annuaire de l’an xiii, p. 16 : « le canton de Ballon, doit nétoyer avec soin le lit de ses rivières, perfectionner ses élèves de chevaux et bœufs, s’adonner à la culture du chanvre, découvrir ses terres, leur donner de l’égout, abaisser les haies, supprimer les bois blancs et autres, dont le produit ne compense pas le tort que fait l’ombre qu’ils donnent. » L’état de choses actuel est un peu changé. Le canton produit du chanvre abondamment ; on a vu qu’il fournit aussi des chevaux de prix, relativement au pays, seulement il serait à désirer que ce genre d’élèves fut plus nombreux ; il donne aussi un grand nombre de jeunes bœufs. La partie sud a été découverte de ses bois en massifs ; l’emploi de la marne et les défrichemens ont beaucoup amélioré sa culture ; mais, comme dans presque tout le département, l’éducation des bêtes à laine est trop négligée dans ce canton. Quant aux lits des rivières, l’état de choses est le même encore, pour l’Orne surtout, qui, malgré les bianages, déborde continuellement : ses prairies auraient une bien plus grande valeur sans cet accident. Les bois blancs, les saules particulièrement, ne nous ont paru abonder que sur les bords des cours d’eau, où ils sont à leur place ; et les haies n’être ni plus élevées, ni plus nombreuses que